L’organisation du travail 100 % à distance pourrait ne connaître aucun allègement d’ici le début de l’année. Le gouvernement risque en effet de devoir reporter cette échéance face à la résistance de l’épidémie de Covid-19. À ce propos, la décision de la ministre du Travail par rapport à ce sujet est encore attendue. Une nouvelle à suivre pour les acteurs de la mutuelle santé, le télétravail à 100 % durera plus longtemps que prévu. Son allègement à la date du 1er janvier 2021 avait d’abord été prédit jusqu’au 14 décembre dernier. Date à laquelle la ministre premièrement concernée a reconsidéré sa position, vu la persistance de l’épidémie de Covid-19. Dès lors, Élisabeth Borne a repoussé cette échéance au 7 janvier 2020. Elle a par ailleurs annoncé des changements plus restreints pendant sa dernière visioconférence avec les leaders du syndicat et du patronat. Le passage du travail 100 % à distance à un jour par semaine en présentiel aurait ainsi été évoqué. Les leaders syndicaux et patronaux ont dégagé des positions différentes Avant l’annonce d’Élisabeth Borne, différents syndicats et organisations patronales ont exprimé leurs points de vue sur l’atténuation des contraintes. Yves Veyrier, secrétaire général de Force Ouvrière, n’a pris aucune position. Pour lui, c’est aux pouvoirs publics de décider des ajustements nécessaires selon la circulation du virus. L’efficacité de la vaccination constitue en outre un élément à prendre en compte. En revanche, le président du Medef (Mouvement des entreprises de France), Geoffroy Roux de Bézieux adoptait une vision plus optimiste. Dès lors, il espérait de meilleures conditions par rapport à l’évolution de la situation. Sans apporter plus de précisions, il avançait notamment le passage à quelques jours par semaine obligatoire. Un scénario qui paraissait probable il n’y a pas si longtemps. Selon lui, ce dispositif s’étalera sur quelques mois jusqu’à la fin de la crise sanitaire. Enfin, le leader de la CFDT (Confédération française démocratique du travail), Laurent Berger, admet ne pas avoir encore abordé le sujet avec les partenaires sociaux du syndicat. La situation dépendra de l’évolution de l’épidémie En novembre dernier, Harris interactive a effectué un sondage concernant le travail à distance pour le compte du ministère de tutelle. Cela a abouti au bilan qui considère que : Un quart des employés auraient travaillé 100 % à domicile entre le 4 et 8 novembre 2020 ; 45 % des salariés déclarent avoir télétravaillé pendant 3,7 jours en moyenne la semaine de l’étude. Sept jours auparavant, la moyenne était de 2,7 jours. Interrogée sur l’atténuation de ces contraintes à partir du 1er janvier 2021, la ministre du Travail a fait montre d’une grande prudence. Selon ses dires à la presse lors d’une entrevue organisée par l’AJIS (Association des journalistes de l’information sociale) le 14 décembre dernier : L’intention était de donner un petit peu de souplesse en tenant compte du ressenti des salariés qui sont cinq jours sur cinq en télétravail. Néanmoins, elle nuance ces propos en ajoutant que les indicateurs sanitaires détermineront l’ampleur du desserrement. Comme elle l’a expliqué, elle consultera le Premier ministre et le ministre de la Santé sur les points concernés. La décision pour 2021 ne sera dès lors prise qu’à l’issue de cette discussion.