En raison du confinement et de l’activité partielle, une importante baisse du nombre d’arrêts maladie a été constatée de mars à fin septembre 2020. C’est ce que révèle le baromètre dressé par Malakoff Humanis sur cette période. En revanche, les arrêts accordés affichent une durée plus longue. Le point sur ce sujet. L’arrêt maladie désigne l’absence justifiée par la nécessité de stopper durant un certain temps son activité professionnelle. Il est prescrit par le médecin traitant d’un employé. Un salarié n’a aucunement la possibilité de se déclarer lui-même malade pour motiver une absence. En revanche, il peut quitter son poste pour se rendre chez un professionnel de santé. Il doit néanmoins le faire savoir à son employeur. Il arrive qu’un salarié ne perçoive pas de rémunération lorsqu’il se retrouve en arrêt maladie. Tel est le cas lorsque son ancienneté n’est pas suffisante pour permettre le maintien de son salaire. Bien souvent, la mutuelle entreprise est aussi suspendue dans ce type de situation. Le report des soins lié à la pandémie fait baisser le nombre d’arrêts maladie Le baromètre de Malakoff Humanis montre un recul du nombre net d’arrêts maladie d’une année à l’autre. Selon la directrice de l'innovation au sein de la mutuelle, Anne-Sophie Gaudon, pour un salarié sur trois, cette situation s’explique par le report des soins provoqué par le confinement. Cette interlocutrice commente : On a 8 % des salariés, ce qui est très conséquent, qui nous disent avoir reporté des soins qui vont nécessiter un arrêt maladie. Ce report conduit à l'aggravation des pathologies, ça peut aussi conduire à l'allongement des arrêts maladie longue durée. Anne-Sophie Gaudon Agir sur le fond : c’est l’unique solution qui permettra de désamorcer cette persistante tendance à la hausse. D’ailleurs, les employeurs le savent. Pourtant, Malakoff Humanis révèle que 40 % des entreprises ne disposent actuellement d’aucun dispositif pour lutter contre l'absentéisme. Des arrêts maladie beaucoup plus longs Le prolongement des arrêts maladie est le premier constat ressortant du rapport de Malakoff Humanis. L’étude indique en effet que le nombre d’arrêts dont la durée excède un mois a progressé d’un tiers. En moyenne, l’activité des salariés est suspendue durant 94 jours. Les causes de ce phénomène sont notamment l'usure et les affections chroniques chez les employés âgés plus de 50 ans. Sont particulièrement touchés les salariés dans l’industrie, le commerce et les transports. D’autre part, les arrêts de travail causés par le stress, le burn-out ou la dépression ont été multipliés par deux depuis que la crise sanitaire a commencé. Anne-Sophie Gaudon note que 80 % des salariés ressentent de l’inquiétude concernant l’avenir de l’économie et de leur entreprise. Elle ajoute : Il y a des arrêts consécutifs à l'isolement pour ceux qui ont télétravaillé, et à l'inquiétude pour le risque infectieux. Anne-Sophie Gaudon