En France, les actes relevant de la chirurgie esthétique ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale. En revanche, des remboursements sont prévus pour les interventions chirurgicales visant à réparer les conséquences d’une maladie. Suivant ce principe assez simple, le public ne comprend pas l’absence de couverture pour les opérations d’implant d’iris artificiels. Une habitante de Brest a récemment dû lancer une cagnotte pour couvrir les frais de son implant d’iris artificiels, car l’opération n’était pas remboursée par l’assurance maladie. Souffrant d’aniridie, une maladie génétique caractérisée par l’absence d’iris, la jeune femme avait besoin de cette intervention chirurgicale pour améliorer sa vue. Pour réaliser sa collecte de fonds, la Brestoise a bénéficié du soutien des médias. Elle a notamment été présentée au grand public par Ouest-France dans un article datant du 6 juin dernier. L’opération a pu être réalisée à Bordeaux, début juillet 2020. Ce cas a soulevé diverses questions concernant les prises en charge de la Sécurité sociale. Une situation qui peut encore évoluer En règle générale, un acte chirurgical doit être étudié par la HAS (Haute Autorité de santé) avant d’intégrer la liste des interventions remboursées par la Sécurité sociale. Dans un premier temps, l’autorité sanitaire évalue l’opportunité scientifique de l’opération. Elle émet ensuite un avis sur les modalités de la prise en charge. Jusqu’à présent, ni les fabricants d’iris artificiels ni les professionnels de santé n’ont saisi la HAS concernant le statut de ce type d’implant. En toute logique, l’opération ne fait pas encore partie des actes sur lesquels la Sécurité sociale a déjà statué de manière officielle. Des alternatives sont également envisageables au niveau de l’Assurance Maladie, comme l’a expliqué un responsable au sein de l’organisme sur Ouest-France : Il existe une commission qui peut accepter, après demande et constitution d’un dossier, une prise en charge de certains actes, au titre des « prestations extralégales », après demande d’avis au service médical et sous conditions de ressources du demandeur. Un dossier à suivre L’aniridie fait l’objet d’un protocole national depuis 2019. Ainsi, l’Assurance Maladie prend en charge les différents types d’affections visuelles associées couramment à cette maladie, à l’instar du glaucome ou de la cataracte. La pose d’implants artificiels, en revanche, n’a pas été validée comme un traitement pertinent. Pour l’heure, les experts qui ont mis en place ce protocole national n’ont pas fourni d’explications concernant l’exclusion de la pose d’implants des interventions prévues pour la prise en charge de l’aniridie. De son côté, la caisse primaire d’Assurance Maladie doute de l’efficacité de cet acte. Elle note : S’agissant d’une pathologie complexe, il est difficile de savoir dans quelle mesure l’implantation d’iris artificiel peut améliorer le pronostic fonctionnel de cette pathologie, même s’il est fort probable qu’elle corrige certains symptômes handicapants tels que la photophobie.