La production totale de nouveaux prêts immobiliers a atteint 110,7 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année. Malgré ce chiffre record, les professionnels du marché s’attendent à un ralentissement d’ici le 31 décembre. En cause : le durcissement des conditions d’octroi des financements, conséquences des recommandations du HCSF. Dynamisme exceptionnel du marché immobilier au premier semestre Les taux des crédits à l’habitat se situent toujours à des niveaux bas historiques. En fonction de la durée choisie, entre 15 et 25 ans, les futurs propriétaires peuvent négocier entre 0,5 % et 1,3 %. Par ailleurs, la pierre est plus que jamais considérée comme une valeur sûre, pour un investissement locatif ou une primo-accession, voire une secundo-accession. Important Malgré la crise sanitaire, le marché immobilier a connu un dynamisme exceptionnel durant la première moitié de l’année. D’après le dernier rapport de la Banque de France, Les ménages ont emprunté 110,7 milliards d’euros au cours du premier semestre, dont 83 % ont servi à acheter ou faire construire un logement. La situation diffère totalement de celle de 2017, 2019 ou de février 2020, où le gros de l’encours concernait les renégociations. Pour le seul mois de juin, les nouvelles souscriptions (excluant les renégociations et regroupements de crédit) ont atteint un pic à 21,3 milliards d’euros. Le record enregistré le mois précédent, à 21 milliards, a donc encore été battu. Cependant, L’Observatoire Crédit Logement/CSA a noté en juillet Les premiers signes d’un ralentissement après des mois de frénésie, Bien que la production ait enregistré une augmentation annuelle de 18,6 % de mai à juillet. Vers un ralentissement dû au resserrement des conditions d’octroi Important Mais les recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) risquent de mettre fin à cette effervescence. Pour mémoire, d’une part, le taux d’endettement est plafonné à 35 %. D’autre part, la durée de remboursement ne peut excéder 25 ans. Or, dans son rapport annuel publié en juillet, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) mentionne des entorses à ces règles sur 23,5 % des crédits accordés en février 2021. Selon les courtiers, Les banques vont jusqu’à 39 % d’endettement pour les meilleurs profils d’emprunteurs, Profitant de la marge de tolérance de 20 % de leur production autorisée par le HCSF. Il reste que Bercy prévoit de faire de ces préconisations une « norme juridiquement contraignante ». Il en résulterait un resserrement des conditions d’octroi dès septembre. Pourtant, des décotes supplémentaires sur les taux de crédits sont attendues en cette période de rentrée, traditionnellement propice à la réalisation de transactions immobilières.