Bien que la crise sanitaire ait contraint au report ou à l’annulation de certains projets immobiliers, des millions d’autres ménages ont concrétisé le leur. Cette activité soutenue se traduit par un taux record de détention de prêts à l’habitat sur les deux dernières décennies. L’Observatoire des crédits aux ménages indique 31,4 % des Français sont en train de rembourser un emprunt immobilier. Un niveau record de détention de dette immobilière malgré la crise Selon un sondage mené conjointement par la Fédération bancaire française (FBF) et l’Association française des sociétés financières (ASF), « près d’un ménage sur 3 en France détient un prêt immobilier en cours de remboursement », un record. Parmi les primo-accédants aussi, 24,2 % n’ont pas encore soldé leur crédit. D’après l’Observatoire, Il s’agit de son niveau le plus élevé depuis 20 ans. Important L’explosion des dettes immobilières est d’ailleurs un sujet de préoccupation majeure pour les pouvoirs publics. C’est la raison pour laquelle le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) a décidé en 2019 de durcir les critères d’octroi de ce type de financement. Un an plus tard, l’autorité a légèrement abaissé ses exigences, mais les banques restent vigilantes. De leur côté, malgré le contexte de crise, les emprunteurs se montrent peu inquiets. Selon les auteurs de l’étude, 88,7 % des propriétaires encore endettés en fin 2020 jugent le poids de leurs charges de prêts supportables. Or, une appréciation aussi positive n’avait pas été observée depuis le début des années 2000. Une demande élevée en 2020 dans l’ancien, attentisme redouté en 2021 Dans leur note de conjoncture de janvier, les notaires déclarent S’attendre à ce que le million de ventes soit atteint dans l’ancien en 2020. Ce chiffre demeure donc très proche de son niveau de 2019 (1,065 million de contrats signés), pourtant considérée comme une année exceptionnelle pour le marché immobilier. Pourtant, le pays a traversé une récession inédite l’an dernier avec une baisse de 8,3 % du PIB. Important C’est la preuve que la pierre est toujours considérée une valeur sûre pour les Français, notamment les jeunes, alors que les autres placements sont pénalisés par leur volatilité. La demande pourrait en revanche faiblir en 2021. En novembre 2020, seuls 4,4 % des ménages avaient l’intention de contracter un nouveau prêt logement d’ici fin juin. Or, ces 20 dernières années, la moyenne des intentions de souscription s’était maintenue à 4,9 %. Il reste à voir si le repli des taux d’intérêt constaté depuis début février, conjugué à une certaine stabilisation des prix, suffira à leur faire changer d’avis ou si cette conjoncture boostera seulement les opérations de rachat de crédits pour ceux qui cherchent à alléger le montant de leurs mensualités.