Malgré la crise sanitaire, la banque de France a constaté avec surprise un repli du surendettement en 2020. Dans la Loire, à l’instar de nombreux autres départements, la commission de surendettement a noté une diminution du nombre de dossiers reçus. Pourtant, des milliers de ménages ne parviennent plus à couvrir leurs charges courantes. Le profil des surendettés ligériens Les statistiques de la Banque de France pour 2020 montrent une Baisse de 17 % des dossiers de surendettement déposés auprès de la commission départementale de la Loire. Le mouvement est donc moins marqué que sur l’ensemble du territoire, avec un recul moyen de 24 %, mouvement qui semble d’ailleurs se poursuivre en ce début d’année 2020. 54 % des surendettés ligériens sont célibataires, un pourcentage plus élevé que dans toute la France (49 %). 58 % d’entre eux n’ont pas de situation professionnelle : il s’agit soit de demandeurs d’emploi soit d’inactifs. En revanche, seulement 19,7 % des salariés en CDI se sont lancés dans une telle procédure dans le département, à 7 points en dessous du niveau régional (Auvergne–Rhône-Alpes) et national. Près de 8 porteurs de dossiers de surendettement sur 10 (81 %) sont locataires de leur logement. Important Les propriétaires sont plus épargnés par les difficultés financières, bien que leur proportion soit similaire à ceux observés à l’échelle de la région et du pays. Christine Gord, directrice départementale de la Banque de France, souligne les prix très abordables des biens immobiliers comme l’une des causes de ce phénomène. Un surendettement lié aux charges courantes Ainsi, l’an dernier, 1 400 personnes sur un total de 763 000 habitants se trouvaient en situation de surendettement. 1 260 dossiers ont été acceptés. Le montant médian de leur dette se situait à respectivement 15 269 euros et 13 844 euros avec et sans le crédit immobilier. Mme Gord a souligné la Part décroissante des crédits à la consommation dans l’endettement opposée à l’augmentation du poids des charges courantes. Christine Gord Loyer, facture d’électricité ou de gaz, primes d’assurance diverses, frais de cantine, impôts… il devient de plus en plus difficile pour beaucoup de faire face à leurs dépenses. Ceux qui accumulent les prêts ont d’ailleurs souvent eu recours au rachat de crédits pour préserver l’équilibre de leur budget. Le regroupement des soldes des emprunts en cours dans un contrat unique à la durée de remboursement allongée permet en effet d’alléger les mensualités. Mme Gord évoque par ailleurs une Paupérisation dans plusieurs secteurs, avec un revenu net inférieur à 1 160 euros par mois pour 69 % des Ligériens. Christine Gord En outre, le taux de chômage est de 7,2 % et 14,7 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté avec 6,2 % d’allocataires du RSA au sien de la population des moins de 65 ans. Autant de paramètres qui expliquent l’incapacité des ménages à honorer leurs dettes.