Si en Europe l’heure est à la politique des taux bas en matière de crédits, la réalité est tout autre au Cambodge. Les organismes de crédit sont les premiers à être pointés du doigt lorsqu’il s’agit de désigner le responsable du surendettement généralisé dans le pays. Les pratiques abusives de ces institutions sont exposées dans un récent rapport. Les Cambodgiens croulent sous les dettes L’heure est grave au Cambodge. Alors que la crise économique liée à la pandémie de covid-19 n’a pas encore dévoilé toute l’étendue de son impact, les ménages sont d’ores et déjà en situation d’endettement élevé. ImportantSelon un rapport dressé par le Licadho (groupe de défense des droits de l’homme au Cambodge), avec le concours de l’ONG Equitable Cambodia, le niveau de la dette dans le pays a atteint les 11,8 milliards de dollars à la fin de l’année 2020. Pour avoir une idée plus précise de l’importance de cette somme, la dette moyenne par habitant s’élève à 4 280 dollars alors qu’un Cambodgien gagne en moyenne un peu moins de 1 500 dollars par an. Des taux excessifs et des exigences scandaleuses Le Licadho a pris l’initiative de rédiger ce rapport parce que certaines pratiques des IMF sont jugées contraires à l’éthique. Par exemple, l’emprunt n’est accessible qu’à ceux qui possèdent des propriétés foncières, dont les titres serviront de garantie. Avec des taux anormalement élevés, sans grande surprise, de nombreux Cambodgiens se retrouvent dépossédés de leurs terres. Et le niveau des taux ne permet justement pas d’envisager un rachat de crédits, comme ce qui se fait couramment en Europe et dans les pays occidentaux. ImportantL’auteur du rapport dénonce même que les organismes de crédit ciblent plus particulièrement les profils vulnérables, ceux qui sont susceptibles de ne pas être en capacité de rembourser, dans le but d’accaparer facilement leurs terres. Appel à la protection des ménages endettés Le but de la rédaction du rapport est d’alerter les autorités sur le phénomène de surendettement causé par les institutions de micro-finance. Pour éviter que les ménages victimes de ces pratiques ne tombent dans la précarité et la famine et pour que les familles ne soient pas obligées de faire travailler leurs enfants pour pouvoir survivre, le Licadho appelle à des actions, notamment au droit à l’allègement.