Malgré la crise sanitaire, la Banque de France n’a pas enregistré d’explosion du nombre de dossiers de surendettement déposés auprès de ses commissions en 2020. Toutefois, des acteurs du secteur, comme l’association Crésus Île-de-France, redoutent un impact à retardement sévère de la crise économique engendrée par la pandémie. Le poids croissant des dettes de consommation dans le surendettement Depuis le début de la pandémie de Covid-19, des millions de Français se sont retrouvés au chômage total ou partiel, subissant ainsi une baisse de revenus. Or, certains ont un ou plusieurs crédits à rembourser, qu’il s’agisse de crédits immobiliers ou à la consommation. En effet, pour beaucoup, ImportantSouscrire un emprunt est le moyen de répondre à différents besoins, sans compter que les sollicitations incessantes des organismes prêteurs favorisent l’enfermement dans la spirale de l’endettement. Dans une récente étude, la Banque de France affirme que Les dettes à la consommation ont pesé pour 37,1 % des dossiers de surendettement déclarés recevables l’an dernier. Elle ajoute que 74,5 % des demandes reçues incluaient au moins un crédit à la consommation. Ce phénomène concerne des consommateurs de tous âges, même les retraités, dont la plupart sont pénalisés du fait de la modestie de leur pension. La procédure de surendettement, une solution pour les ménages en difficulté Si les crédits à l’habitat sont proposés à des conditions financières très attractives, les taux d’intérêt applicables aux autres types de prêts sont très élevés. Les échéances pèsent donc lourd sur le budget du ménage. Lorsque les ressources modestes du foyer déjà sont encore grevées, boucler les fins de mois devient un défi récurrent. D’autres se sont lancés dans le rachat de crédits pour alléger leurs mensualités et retrouver un reste à vivre plus confortable, mais cette option ne suffit pas toujours, car la durée de remboursement est allongée, et le coût global est majoré. À force d’accumuler les dettes, certains consommateurs ne parviennent plus à honorer leurs obligations, alors qu’il leur reste encore quelques années de paiement. Beaucoup ont honte d’évoquer leurs problèmes avec leurs proches et se serrent la ceinture sur toutes les dépenses, même la nourriture. Ils préfèrent se tourner vers des tiers pour les aider à s’en sortir. C’est ainsi que l’association Crésus Île-de-France a accompagné 4 700 ménages en 2020. Mais elle estime qu’en réalité, La région compte actuellement plus de 500 000 personnes surendettées. ImportantL’écart entre les chiffres s’explique par la méconnaissance de la procédure de surendettement et de son image négative auprès du public, alors qu’elle est justement destinée à protéger les citoyens. En effet, elle consiste en la mise en place d’un « plan de redressement » par la Commission de surendettement des particuliers de la Banque de France, en accord avec le surendetté et ses créanciers. Une meilleure sensibilisation s’impose pour inciter davantage de consommateurs à solliciter des conseils avant qu’il soit trop tard.