La hausse des prix dans l’immobilier depuis le début de l’année se poursuit encore, même si des signes d’essoufflement commencent à apparaître depuis la crise de Covid-19. Selon deux baromètres de référence, les prix à Paris et dans les grandes villes de plus de 100 000 habitants se dirigent vers une stagnation, voire un léger recul. À la différence des autres secteurs de l’économie, l’immobilier a peu senti – du moins en apparence – les conséquences de la crise. Les prix moyens ont continué d’augmenter durant les six premiers mois de l’année, selon le rapport d’un expert. Ce dernier nuance toutefois cette affirmation, précisant que le plus gros de l’inflation immobilière a eu lieu entre janvier et mars, avant que l’épidémie s’installe. Depuis le confinement, le marché a légèrement stagné. Un autre baromètre affirme même que les prix ont déjà baissé au second trimestre. Les observateurs s’accordent néanmoins sur un point crucial : les prix de la pierre marquent le pas depuis quelque temps, au point de laisser apparaître le spectre d’une déflation dans les prochains mois. L’éventualité d’une baisse des prix immobiliers se profile à l’horizon Un net ralentissement, voire un léger recul des prix, a été constaté dans les grandes villes au 1er septembre. Le marché se rapproche actuellement d’un stade où le fameux « effet de rattrapage » entre en action. Cette thèse veut que les prix moyens rejoignent toujours une phase de calme et de ralentissement après plusieurs années – une dizaine normalement – de hausse plus ou moins continue. Cet effet de rattrapage commencerait à se faire ressentir à Paris, où les prix ont augmenté de « seulement » 3,2 % depuis janvier. Cette hausse ne reflète pas la réalité du marché, dans la mesure où elle correspond aux chiffres relevés entre janvier et mars. L’impact réel du confinement n’est pas encore pris en compte dans le baromètre, les transactions dans ce milieu se déroulant sur un cycle de plusieurs mois. Un autre indice se montre plus catégorique, affirmant que le prix moyen du mètre carré à Paris a reculé de 4,2 % entre avril et juin. La hausse des prix immobiliers pourrait être terminée en automne Les conclusions des analystes ne font pas l’unanimité. Même si toute la profession s’accorde sur un ralentissement général du marché, la baisse prochaine des prix reste au stade de théories et de supputations, basées sur des chiffres incomplets pour cause de coronavirus. Important L’évolution définitive des prix ne pourrait se révéler qu’en automne, Quand les conséquences de la Covid-19 seront pleinement mesurables. Parmi ces répercussions figurent les faillites, les licenciements et les difficultés financières des acheteurs, dont beaucoup s’exposeront à des refus de souscription ou de rachat de crédits auprès de leur banque. Le risque de voir les reports en cascade de projets personnels d’achat ou de construction pèse aussi dans la balance. De leur côté, les banques se montreront plus exigeantes dans leurs conditions de financement, même si les taux se situent à des niveaux toujours très bas. Important Les emprunteurs travaillant dans les secteurs les plus touchés par la crise, dont l’événementiel, la restauration et l’hébergement, seraient particulièrement affectés par ces durcissements. Des disparités subsistent entre l’évolution des prix à Paris, considérés comme des références et ceux dans les autres grandes villes. Alors que l’immobilier de la capitale aurait descendu la barre symbolique des 10 000 euros/m2, les autres villes telles que Marseille, Toulouse, Lyon et Lille affichent des prix en légère augmentation. Une tendance qui se confirme sur ces trois derniers mois dans les villes de plus de 100 000 habitants. Il faudra donc attendre fin novembre pour tirer une conclusion sur la possibilité ou non d’une baisse des prix à Paris comme ailleurs.