La consommation des Français a ralenti à la fin de l’année dernière. Pourtant, c’est l’un des principaux piliers de la croissance économique du pays. Avec l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages, elle devrait reprendre en 2020, entraînant néanmoins une augmentation du volume d’importations. Or, dans une économie mondiale atone, le commerce extérieur risque d’impacter négativement sur le PIB cette année. Redressement de la consommation des ménages attendue Les Français devraient réduire leur épargne au profit de la consommation. Selon Denis Ferrand, directeur général de Rexecode, Après une forte hausse du taux d’épargne durant les deux dernières années, la courbe devrait commencer à fléchir malgré des niveaux qui devraient rester élevés en 2020. Les voyants sont en effet au vert. L’Insee confirme le regain de confiance des ménages. Important En outre, leur pouvoir d’achat se redresse grâce à la solidité du marché de l’emploi, l’augmentation des salaires et les réformes fiscales (impôt sur le revenu, taxe d’habitation…). Il faut également compter avec les taux d’intérêt plus attractifs qui profitent aussi bien aux nouveaux souscripteurs qu’aux emprunteurs demandant un rachat de crédits. L’amélioration devrait cependant être inférieure à celle observée en 2019, année qui s’est conclue sur un record +2,1 %, un pic qui n’avait plus été observé depuis 2007. En 2020, avec la faible inflation, les spécialistes anticipent un gain de 1,5 %. La consommation devrait connaître une évolution similaire. Déficit du commerce extérieur dû à la hausse des importations Selon les économistes, l’optimisme des ménages s’est traduit au dernier trimestre 2019 par une progression de 1,2 % des achats de biens manufacturés. Pour eux, le pouvoir d’achat qui grimpe impactera principalement la partie compressible de la consommation, avec les biens fabriqués en tête. D’après le directeur de l’institut d’études économiques, Cela implique une nette augmentation des importations en 2020, tandis que celle du PIB sera moindre. Ce phénomène va encore affecter le PIB, alors que le commerce extérieur avait déjà eu un effet négatif sur la croissance l’an dernier. Par ailleurs, le remplacement du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) par une baisse des cotisations patronales sur les salaires n’a pas suffi à pallier le recul de la richesse nationale. D’après certains experts, Le manque à gagner pour l’économie tricolore en 2020 est estimé à 0,4 point PIB. Dans un contexte d’atonie du commerce en zone euro et au niveau mondial, il sera donc impossible de compenser le volume d’importations lié à la demande intérieure plus forte avec la hausse de la compétitivité obtenue pendant les 4 années passées.