Au Maroc, les crédits à taux bas semblent une aubaine pour les emprunteurs. Cette conjoncture favorable leur offre les moyens de concrétiser leurs projets et les encourage à consommer, ce qui constitue un levier de croissance non négligeable pour un pays. Mais lorsque la dette des ménages s’accroît de manière inquiétante, l’accès facile au crédit commence à devenir problématique, et les autorités sont appelées à réagir. Les dettes s’accumulent au Maroc Avant, les ménages marocains éprouvaient une certaine réticence à contracter un crédit. Aujourd’hui, la pratique semble entrée dans les mœurs. Il faut dire que les conditions de prêt actuellement en vigueur s’y prêtent. Les Marocains s’endettent généralement pour concrétiser leur rêve de devenir propriétaires. En 2018, le crédit immobilier représentait environ 66 % de la dette détenue par les particuliers. Important De plus en plus de ménages ont alors commencé à ressentir des difficultés à rembourser leurs emprunts parce que l’évolution des revenus n’arrive pas à suivre celle des prix immobiliers. Ces derniers ont flambé, motivés entre autres par la chute des taux d’intérêt ainsi qu’une explosion de la demande. D’après les chiffres fournis par Bank Al-Maghrib, Fin 2018, un ménage marocain était endetté à hauteur de 42 500 dirhams, soit 1 500 dirhams de plus que l’année d’avant. Cette année-là, le total de la dette des ménages s’est élevé à 342 milliards de dirhams, ce qui représente plus du triple de celui enregistré en 2005 ». Des difficultés à rembourser Au cours de la dernière décennie, le volume de la dette des ménages marocains n’a pas beaucoup évolué pour s’établir à environ 30 % du PIB. Important Malgré cette apparente stabilité, la situation reste alarmante, puisque les autres pays en voie de développement présentent, pour la plupart, un ratio beaucoup moins élevé. Les ménages marocains se sont vite retrouvés submergés par les dettes, en grande partie à cause des crédits facilement accessibles et un revenu qui tarde à augmenter. Pour faire face aux dépenses journalières et se lancer dans des projets plus ou moins importants, le crédit demeure souvent un passage obligé. Pour éviter les défauts de paiement et faciliter les remboursements, des alternatives telles que le rachat de crédits s’offrent à l’emprunteur, mais il s’agit d’une pratique encore trop méconnue dans le Royaume. Les autorités auraient intérêt à se pencher sur ce cas d’endettement grandissant, puisque de nombreuses études montrent que lorsque la dette suit une trajectoire montante, la croissance observe la tendance inverse ; les ménages risquent le surendettement et les établissements bancaires s’exposent à la crise.