La fièvre du crédit semble avoir gagné le monde entier et les habitants de l’île Maurice ne sont pas non plus épargnés. Avec la politique des taux bas, les Mauriciens sont devenus friands de crédits en tout genre, à tel point que l’encours de leurs dettes atteint des niveaux inédits. Mais selon la Bank of Mauritius (BoM), le surendettement est encore une menace lointaine. Des emprunteurs responsables Bon nombre de Mauriciens disposent d’un pouvoir d’achat limité. Avec les conditions en vigueur actuellement sur les contrats de crédit, ils se voient offrir la possibilité d’acquérir des biens qu’ils pensaient ne jamais pouvoir posséder. Pas question pour autant d’user du crédit à outrance. Selon un spécialiste de la vente à crédit, en « général, les Mauriciens sont raisonnables. Cette attitude prudente les pousse à ne pas emprunter au-delà de leur véritable capacité d’endettement. Toutefois, une légère augmentation du volume des crédits à la consommation a été constatée en l’espace de 6 mois, plus précisément entre fin décembre 2018 et fin juin 2019. La part que le crédit conso occupe dans la dette des ménages est passée à 35,4 %, alors qu’elle était de 34,7 % à la fin de l’année dernière. À l’inverse, toujours sur la même période, la part du crédit immobilier évolue à la baisse, passant de 65,3 % à 64,6 %. La barre des 100 milliards de roupies dépassée L’ampleur du chiffre peut susciter un vent de panique, mais la BoM assure que le volume de la dette globale des ménages mauriciens qui dépassent désormais les 100 milliards de roupies ne reflète pas leur véritable situation financière. La dette gonfle sous l’effet des taux historiquement bas, mais les incidents de paiement sont à ce jour rares, voire inexistants. Important Même si l’endettement des ménages représentait à la fin du premier semestre 2019 21,8 % du produit intérieur brut (0,9 point de plus qu’en fin d’année 2018), l’activité économique de l’île continue d’observer une bonne dynamique, réduisant les risques de faillite. Le seul petit bémol peut être l’importance grandissante des crédits à la consommation, parce qu’ils représentent un risque de perte de capitaux pour l’organisme prêteur. Cependant, les éventuelles difficultés de remboursement éprouvées par l’emprunteur peuvent être soulagées par l’intermédiaire des rachats de crédits, étant donné que les taux continuent de descendre et que les banques sont enclines à renégocier les prêts, pour ne pas perdre davantage d’argent.