Les chiffres de la Banque de France concernant le surendettement ont été publiés, et les nouvelles sont bonnes : la tendance baissière amorcée en 2012 se poursuit. Le nombre de dossiers a ainsi diminué pour la quatrième année consécutive, se rapprochant de son niveau de 1990. Cette évolution montre que les réformes entreprises portent leurs fruits. Recul continu du surendettement, les ménages fragiles fortement touchés Important L’année dernière, les commissions spéciales de surendettement de la banque centrale française ont reçu 162 936 dossiers, soit presque 30 % de moins qu’en 2014. Sur l’ensemble, 91 899 correspondent à de nouvelles demandes, le reste étant des renouvellements. Près de 91 % des dossiers soumis (147 853) ont été déclarés recevables. Ils représentent un endettement total de 6 598 milliards d’euros, qui rapporte le montant de la dette à 43 049 euros en moyenne. Cet indicateur s’affiche aussi en net repli. Important L’analyse des profils traités montre une tendance inédite, mais en progression : le surendettement est moins dû à des dépenses excessives qu’à l’insuffisance de revenus. Les ménages les plus fragiles sont par conséquent les plus touchés. Ce sont les personnes isolées, célibataires ou séparées, en particulier les femmes. Un tri par CSP met en évidence les catégories de Français les plus exposées au risque de surendettement : les employés, les ouvriers et les demandeurs d’emploi. Ces personnes se tournent souvent vers le regroupement de crédits pour alléger leur budget mensuel et éviter d’en arriver à une situation extrême. Un recul dû au coût faible du crédit et au durcissement de la réglementation Important L’amélioration de la conjoncture économique est la première raison avancée par la Banque de France pour expliquer le recul du surendettement. Elle mentionne également la diminution du coût du prêt, les taux d’intérêt ayant chuté à des niveaux historiquement bas ces dernières années sous l’effet de la politique monétaire accommodante de la BCE. Il faut en outre noter l’encadrement plus strict de l’octroi de prêts à la consommation matérialisé par la loi de Lagarde de 2010. Les crédits renouvelables, accusés de favoriser le surendettement, ont fait les frais de la nouvelle réglementation avec un impact positif. Leur part relative sur le surendettement global est passée de plus de 60 % à moins de 40 % entre 2010 et 2018. Important Enfin, la simplification des procédures aurait contribué au changement positif constaté. En 2018, la suppression de l’obligation d’homologation par un juge a permis une accélération notable de l’effacement de dette.