Les prévisions de la Banque de France en mars dernier étaient optimistes, mais l’évolution de la situation conduit cet organisme à être plus mesuré et à revoir à la baisse ses prévisions relatives à la croissance économique de l’Hexagone. Le nouveau pronostic a été rendu public en juin et laisse entrevoir un léger scepticisme quant à une évolution positive. Pourtant, le pouvoir d’achat est en hausse Difficile de savoir si la hausse du pouvoir d’achat des Français est une conséquence des actions des « Gilets jaunes » ou si elle est antérieure au mouvement. Mais les chiffres sont formels : Selon les observateurs, d’ici la fin de l’année, le pouvoir d’achat des Français devrait augmenter de +2,1 % par habitant. Mais alors, pourquoi ce soudain pessimisme de la part de la Banque de France ? La prévision de croissance de mars dernier ne baisse que de 0,1 point en passant à 1,3 %, mais cette diminution témoigne d’un comportement résolument prudent de la part des Français. En effet, malgré la hausse du pouvoir d’achat, le volume de la consommation globale ne suit pas la même tendance. Les Français n’exploitent pas assez ce regain de capacité qui leur est attribué. Or, l’économie dépend grandement de la consommation. Toujours selon les observateurs, cette dernière devrait être plus importante en 2020 et 2021. La prudence des ménages français se reflète également dans l’accroissement du volume de l’épargne. Lassés par l’impression de baisse constante de leur pouvoir d’achat, les ménages se montrent beaucoup plus prévoyants et n’hésitent plus à mettre de l’argent de côté lorsque l’occasion se présente. Le marché de l’immobilier également touché par le ralentissement Alors que les taux immobiliers ne cessent de dégringoler et qu’ils sont actuellement à un niveau historiquement bas, les Français sont de moins en moins enclins à souscrire un emprunt, que ce soit pour l’achat, la construction ou la rénovation de leur résidence. Ceux qui ont déjà un prêt en cours cherchent bien évidemment à tirer profit des nouveaux taux en négociant un rachat de crédit. Mais la baisse des mises en chantier ainsi que le recul du nombre de transactions immobilières contribuent également au ralentissement de l’économie redouté par la Banque de France et par la plupart des spécialistes du secteur. Et selon ces derniers, la situation n’est pas près de s’arranger d’ici 2020.