En matière d’évolution de la dette au secteur privé, la France s’oppose à la zone euro avec une tendance à la hausse. Actuellement, elle atteint 132,2 % du PIB, loin des 115 % de moyenne européenne. Et la situation pourrait empirer selon la Banque de France en cas de dégradation du contexte économique. Un endettement privé équivalant à 132 % du PIB Important Selon le dernier rapport sur l’évaluation des risques du système financier établi par la Banque de France, la dette contractée par les entreprises et les ménages français représente plus de 132 % du Produit intérieur brut national. Sur cet indicateur, l’Hexagone détient ainsi la palme de la zone euro, où a contrario, la dette au secteur privé diminue. S’agissant des entreprises, le taux d’endettement en France est de 73,3 % du PIB, contre 62,1 % en moyenne pour l’Europe. L’écart est également important du côté des ménages, la dette sur le marché tricolore se situant à 58,8 % du PIB, nettement au-dessus de la moyenne de la zone euro, à 52,5 %. Si le niveau d’endettement privé de la France se distingue par rapport à l’Europe, il reste largement inférieur à celui du Royaume-Uni et des États-Unis, qui s’affichent à 155 % et 149 % du PIB respectivement. Les conséquences inquiétantes d’un retournement économique La forte progression de l’endettement des sociétés non financières (SNF) inquiète les auteurs du rapport. Important En effet, la Banque centrale européenne (BCE) prévoit de relever ses taux d’ici la fin de l’année, ce qui va renchérir le coût des prêts à taux variable octroyés à près de 50 % des entreprises. Les ménages ont pour leur part contracté des crédits à taux fixe, mais l’assouplissement des conditions d’obtention relevé par les économistes n’est pas sans danger. Important Car dans 25 % des cas, plus de 35 % des ressources des emprunteurs sont consacrés à l’habitation, un record en six ans. La Banque de France recommande donc une vigilance accrue aux autorités. En cas de retournement économique, le nombre de défaillances, aussi bien d’entreprises que de particuliers, risque par conséquent d’exploser. Faute de pouvoir négocier des prêts supplémentaires auprès des banques, les ménages devront se tourner vers des solutions comme le rachat de crédits pour alléger leurs mensualités et retrouver un peu de pouvoir d’achat.