Les autorités financières redoutent une surchauffe du crédit immobilier. Le Haut conseil de stabilité financière tire la sonnette d’alarme face à l’inquiétante envolée de plusieurs indicateurs du crédit immobilier, dont la progression des encours, la durée de remboursement du crédit ainsi que le taux d’endettement. Le régulateur appelle les organismes de crédit à assainir leurs pratiques de distribution. Niveau alarmant des indicateurs Le crédit immobilier français a fait preuve d’un grand dynamisme au cours de ces deux dernières années. Avec une progression de +6 % par an, la France affiche le bond le plus élevé des encours de prêt immobilier au sein de l’UE. En moyenne, l’endettement immobilier a augmenté de 15 milliards d’euros par mois sur cette période, pour atteindre un total de 1 100 milliards d’euros au mois de décembre, incluant les rachats de crédits. Cette forte progression de la dette inquiète les autorités financières qui y voient un facteur de vulnérabilité. Autre constat qui préoccupe le HCSF : l’allongement de la durée des prêts. Sur les cinq dernières années, les banques ont petit à petit prolongé la durée de remboursement des crédits immobiliers pour pouvoir proposer des taux toujours plus bas. Sur cette période, les emprunteurs ont disposé de 31 mois de plus en moyenne pour rembourser leurs crédits, soit presque trois années supplémentaires. Du coup, selon les statistiques du mois de novembre, la durée moyenne d’un prêt immobilier est de 230 mois, soit 19 ans. Plus d’un emprunt sur quatre court sur une durée supérieure à 25 ans. Appel à la prudence En ce qui concerne le taux d’effort, les autorités ont constaté que les conditions des banques se sont assouplies par rapport aux règles applicables en la matière. En effet, il est traditionnellement admis que le poids de la dette ne doit pas être supérieur à 33% des revenus nets du ménage. À défaut, l’emprunteur risque d’avoir des difficultés à rembourser sa dette. Important Or, depuis quelques années, les banques dérogent à cette règle. Ce taux n’est pas respecté pour 28 % des emprunts octroyés. Face à ces constats, le HCSF a adressé une série de recommandations aux banques afin de ralentir le rythme de la distribution de crédit immobilier. Les organismes de prêts sont appelés à adopter des pratiques plus saines.