Selon un récent rapport de l’OCDE, la classe moyenne dans les pays développés est en proie à d’importantes difficultés. Alors que les charges augmentent rapidement, les revenus peinent à suivre, ce qui entraîne une dégradation de leur situation. Préserver le niveau de vie de cette catégorie de citoyens, pilier de l’économie, est un enjeu majeur pour les pouvoirs publics. Une classe moyenne moins accessible et au niveau de vie dégradé Pour l’OCDE, la classe moyenne est constituée des ménages qui perçoivent entre 75 % et 200 % du revenu médian. Dans les pays riches, les ressources de cette frange de la population ont évolué très lentement au cours des dernières décennies, surtout en comparaison avec les 10 % de personnes les plus aisées. De plus, l’accès à la classe moyenne devient plus difficile : les ménages doivent désormais disposer de deux revenus et étudier plus longtemps. La proportion de jeunes (les « milleniaux ») est plus faible. Important Et même pour ceux qui appartiennent à la classe moyenne, le niveau de vie a diminué. Trois postes de dépenses indispensables ont connu une forte hausse : l’immobilier, l’éducation et la santé. Les inégalités sont ressenties d’autant plus fortement que l’exposition au mode de vie des plus riches suscite des envies. Important La conséquence est que plus de 20 % des familles de la classe moyenne vivent au-dessus de leurs moyens et sont plus nombreux à tomber dans la spirale du surendettement. Le rachat de crédits devient courant pour alléger le poids des échéances de remboursement sur le budget mensuel. Pour près de 4 foyers sur 10, une brutale chute de revenus serait catastrophique alors qu’au moins 15 % de leurs emplois risquent de disparaître du fait de l’automatisation. Les gouvernements des pays développés alertés par l’OCDE Les frustrations croissantes de cette classe moyenne ont provoqué une véritable crise de confiance envers les gouvernements des pays développés, que ce soit aux États-Unis ou en Europe (Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Suède, Autriche, République tchèque, etc.). Important Pour Angel Gurría, secrétaire général de l’OCDE, la colère de la classe moyenne serait une des principales causes de la montée de mouvements populistes, isolationnistes ou opposés au système. Il souligne le rôle clé de cette dernière pour les économies en étant le pilier de la consommation, de la bonne santé du secteur immobilier et des dépenses en éducation. Elle contribue en outre à maintenir une « démocratie plus vigoureuse ». Les auteurs du rapport enjoignent par conséquent les pouvoirs publics à résoudre les problèmes de la classe moyenne, afin d’atteindre des objectifs plus larges : renforcer le tissu social, doper la croissance économique. Important Trois volets méritent une action urgente : le sentiment d’injustice, l’explosion des dépenses, l’incertitude quant à l’avenir professionnel. Parmi les mesures recommandées figurent : le rétablissement d’un barème fiscal progressif, l’élargissement de l’offre de logements abordables, la facilitation de l’accès à la formation continue des travailleurs, la mise en place d’un filet social plus efficace.