L’an passé, le marché de l’immobilier résidentiel a affiché un dynamisme sans précédent. Le volume des ventes a explosé pour atteindre un niveau record, porté par la faiblesse des taux d’emprunt, et ce, en dépit de la hausse des prix immobiliers. Le phénomène inquiète l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution qui redoute la formation d’une bulle immobilière. Forte augmentation des encours de crédits immobiliers En 2018, les prix immobiliers ont progressé de +3,2 % en moyenne. Ce qui n’a pas empêché le nombre de transactions de fortement augmenter. 970 000 ventes ont été enregistrées, un niveau jamais atteint depuis 2000. Le phénomène s’explique principalement par le niveau bas des taux d’emprunts. Quoi qu’il en soit, en dépit d’un recul de -26 % par rapport à son niveau de 2017 – du fait notamment de la baisse des rachats de crédits – la production de crédits immobiliers demeure élevée pour s’établir à 203 milliards d’euros. Un montant largement supérieur à la moyenne annuelle de ces quinze dernières années. Les encours de prêts immobiliers ont ainsi dépassé le seuil des 1 000 milliards, et présentent une progression de +5,8 % en un an pour ressortir à 1,010 milliards à la fin du premier trimestre 2019. Besoin de durcir les conditions d’emprunts Pour protéger les ménages contre les effets d’une remontée des taux, les prêts à l’habitat sont en majorité conclus à des taux fixes. Les organismes de prêts exigent par ailleurs une garantie de type hypothèque ou caution pour limiter les pertes en cas d’insolvabilité des emprunteurs. En d’autres termes, la capacité de remboursement de l’emprunteur représente le principal critère d’octroi de crédit immobilier pour les banques. Cette pratique préoccupe l’Autorité de contrôle prudentiel et résolution. Important En effet, la valeur du bien immobilier n’est pas prise en compte lors du scoring. En conséquence, les emprunteurs contractent de lourdes dettes, sur de longues durées de remboursement, pour acquérir des biens immobiliers dont les prix sont surévalués. Le régulateur craint notamment que cette situation n’entraîne une instabilité financière. Il appelle ainsi à « un renforcement des conditions d’octroi de crédits ». D’autant plus que le niveau d’endettement des ménages n’a cessé de croître au cours des quinze dernières années.