La faiblesse des taux d’intérêt depuis deux ans provoque une augmentation régulière des emprunts, notamment du crédit immobilier. Le fort endettement des ménages et les risques auxquels s’exposent les banques attirent l’attention du Haut conseil de stabilité financière (HCSF). Cet organisme surveille le secteur avec vigilance, et pourrait appliquer des dispositifs stricts si nécessaire. Le HCSF pourrait imposer aux banques des mesures de sécurité strictes Face aux conditions de crédit très favorables aux consommateurs, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) surveille étroitement les activités bancaires. L'entité, qui est chargée de veiller au bon fonctionnement du système, met en garde les établissements fournisseurs de crédit concernant les dangers représentés par un volume trop important d’encours. En effet, avec le maintien des taux à un niveau très bas, les emprunts immobiliers se multiplient. C’est également un contexte propice au rachat de crédit. Important Le HCSF remarque que l’endettement des ménages s’aggrave, tandis que les marges bénéficiaires des banques s'amenuisent à cause de ces taux. Le régulateur financier demande aux organismes de crédit de bien appréhender les risques liés à ce phénomène afin de limiter leur exposition. Si la situation l’exige, le HCSF pourrait mettre en place certaines mesures, par exemple décréter un taux de coussin contracyclique aux banques systémiques afin de préserver l’ensemble du secteur. En juin, un taux de 0,25 % a déjà été imposé pour ce « matelas de sécurité ». Les ménages, pour leur part, ne devraient pas s’endetter outre mesure, il est nécessaire pour eux de disposer d’un reste à vivre suffisamment important. Augmentation des encours et allongement des durées de prêt Concrètement, le volume des crédits accordés a progressé de +5,5 % sur un an. Cette hausse est essentiellement alimentée par les emprunts immobiliers, qui bénéficient d’un taux au plancher grâce à la politique de la Banque centrale européenne (BCE). La moyenne est de 1,43 % et les prêts ont augmenté depuis 2016. D’après les chiffres de l’Observatoire du crédit logement, leur durée s’est aussi allongée de 18 mois, soit un an et demi, depuis 2014. Le HCSF renforce donc sa vigilance, et une remontée des taux n’est pas à exclure. Les conditions pour obtenir un financement pourraient également devenir beaucoup plus contraignantes.