Les banques ont appliqué des majorations de l’ordre de 0,05 % à 0,20 % sur les taux d’intérêt des crédits à l’habitat en novembre. S’il s’agit d’une première depuis le début de l’année, les conditions d’emprunt restent favorables aux ménages désireux d’acheter un logement. Toutefois, ce changement a fait perdre du pouvoir d’achat immobilier à de nombreux Français. Première remontée des taux depuis janvier 2018 Les courtiers immobiliers indiquent que les barèmes tarifaires des banques en matière de prêt logement ont augmenté au début du mois, les seuils se situant désormais à 0,85 %, soit 0,05 point de pourcentage au-dessus de leur niveau de juillet. Pour ces professionnels, cette tendance s’explique probablement par l’atteinte des objectifs commerciaux des établissements prêteurs. En effet, après le ralentissement observé au premier trimestre, ces derniers avaient mis en œuvre une politique de conquête agressive qui a incité bon nombre de candidats à l’achat à se lancer. La production de crédit prévue étant atteinte, ils réservent les décotes aux dossiers les plus solides. Ainsi, les personnes présentant un profil à fort potentiel de rentabilité sur le long terme ont encore de grandes chances de décrocher des taux assortis de réductions grimpant parfois jusqu’à 0,50 %. Impact négatif modéré sur le pouvoir d’achat immobilier Bien que les acteurs du secteur ne soient pas encore certains que cette tendance haussière soit amenée à durer, le pouvoir d’achat immobilier a légèrement diminué dans la plupart des grandes villes à travers l’Hexagone. Ainsi, pour une mensualité de 1000 euros, les nouveaux propriétaires au Havre, à Lille, à Rennes, à Toulon ou encore à Toulouse ont perdu 2 m² de pouvoir d’achat immobilier d’un mois à l’autre. La baisse est réduite de moitié à Bordeaux, Le Mans, Montpellier, Nice, Saint-Étienne et Strasbourg. Sur l’ensemble des 20 plus grandes métropoles françaises analysées par les courtiers, Reims fait exception avec un gain d’un mètre carré. Enfin, les disparités d’une ville à l’autre sont toujours aussi marquées. Pour un prêt remboursable sur 20 ans à raison de 1000 euros par mois, les acquéreurs parisiens doivent se contenter d’un studio de 22 m², alors que les Nantais et les Marseillais peuvent s’offrir 63 m² et 73 m² respectivement. Pour le même prix, à Saint-Étienne, il est possible de financer un bien de 155 mètres carrés ! Dans les villes concernées par la baisse, les ménages désireux de retrouver un peu de pouvoir d’achat peuvent recourir au rachat de crédits. Grâce à un allongement de la durée d’emprunt, le montant de chaque échéance est allégé, entraînant avec lui le taux d’endettement.