Un mémoire publié par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en exergue les impacts de la pandémie sur la santé mentale dans le monde. Il relève une augmentation des cas de troubles dépressifs et anxieux et des comportements suicidaires. L’accès aux services de soins aurait par ailleurs été difficile. Les investissements consacrés à ce domaine seraient en effet insuffisants. La pandémie du Covid-19 a eu des répercussions sur la santé mentale et le bien-être de la population dans le monde. C’est la conclusion avancée dans un mémoire réalisé par l’OMS. Le contexte sanitaire augmenterait ainsi les risques de suicide, notamment chez les jeunes. Certains souffrent en revanche de dépression ou d’anxiété, parfois sévères. Les conséquences seraient particulièrement marquantes dans les pays les plus durement touchés par l’épidémie. Inversement, les troubles mentaux peuvent aussi être à l’origine d’une complication chez un malade du Covid-19. Dans le même temps, l’organisme attire l’attention sur la difficulté que rencontrent les patients pour bénéficier des services de soins. Un accès restreint aux services de soins dédiés à la santé mentale La pandémie semble avoir révélé les limites des services de soins mis en place. Le mémoire publié par l’OMS parle d’une grande perturbation en 2020. Elle a rendu difficile l’accès aux soins ambulatoires pour les personnes souffrant d’un trouble mental. Le service aurait parfois été proposé en ligne. Cette alternative n’aurait cependant pas été bénéfique à ceux qui ne peuvent pas profiter d’une bonne connexion internet. Il en est de même pour les patients qui maîtrisent peu les nouvelles technologies. Brandon Gray, issu du Département santé mentale et usage de substances psychoactives de l’OMS, apporte une explication. Selon lui, les difficultés subies sont les conséquences d’un investissement insuffisant pour le service de santé mentale. Des implications qui auraient diminué depuis des décennies. Ayant coordonné le mémoire, il évoque une situation inquiétante. Les comportements révélant un trouble mental seraient devenus fréquents. Pour rappel, les soins peuvent être pris en charge par les organismes de mutuelle santé en France. Ils proposent par exemple un remboursement des séances avec un psychologue. Des risques de décès et de formes graves du Covid-19 Les données disponibles ne permettent pas de relater la tendance réelle en ce qui concerne les conduites suicidaires. Le nombre aurait augmenté dans certains pays et connu un recul dans d’autres. L’organisme souligne que les jeunes seraient exposés à des tentatives de suicide et à l’automutilation. L’épuisement du personnel médical auquel s’ajoute la solitude favorise également à des pensées suicidaires. Le mémoire indique en outre une hausse de 25,6 % des cas des troubles anxieux dans le monde en 2020. Ceux des troubles dépressifs majeurs ont bondi de 27,6 %. Ils affectent plus de femmes que d’hommes et touchent notamment les jeunes. Ils seraient plus fréquents chez les personnes de 20 à 24 ans par rapport à leurs aînées. Les informations avancées dans ce mémoire reposeraient sur plusieurs études. Il précise par ailleurs que les troubles mentaux augmentent le risque d’une forme sévère et d’un décès dû au Covid-19. Pour Brandon Gray, l’explication peut se trouver dans l’état de santé des patients. Bien souvent, ils auraient un taux de tabagisme et de toxicomanie élevé et souffrent d’obésité.