Pour se procurer des autotests ou des masques FFP2, les pharmaciens sont confrontés à des difficultés croissantes. Pour cause, les grandes surfaces accaparent les stocks disponibles sur le marché en acquérant des volumes extrêmement gros. Ensuite, elles proposent ces dispositifs à des prix largement inférieurs à ceux pratiqués dans les officines. Pour les supermarchés, la vente de masques et d’autotests Covid-19 constitue une activité intéressante. Grâce à elle, ils confirment leur capacité à commercialiser des produits parapharmaceutiques largement plus abordables que ceux des officines. Depuis des décennies, E.Leclerc s’appuie d’ailleurs sur ce raisonnement pour réclamer l’ouverture à la concurrence de la vente de médicaments. Un domaine jusqu’ici réservé exclusivement aux pharmacies. Au moment propice, l’enseigne de grande distribution brandira sans doute à nouveau cet argument. Pour indication, les écarts de prix s’avèrent flagrants sur les autotests. L’unité est vendue à 1,24 euro chez Leclerc. Plusieurs semaines avant l’autorisation de commercialisation, la chaîne de magasins avait déjà constitué ses stocks. Des tarifs jusqu’à 300 % plus bas En parallèle, les pharmacies proposent ces outils de dépistage à un prix moyen entre 4 et 5 euros l’un. La grande distribution les vend à un tarif deux, voire trois fois plus bas que les pharmacies. Ces dernières pratiquent un tarif d’environ 25 euros par boîte de cinq. Pour les personnes non bénéficiaires de remboursement, cette somme peut être prise en charge par une assurance complémentaire. Pour en souscrire, se rendre sur un site comparateur mutuelle pourrait aider à voir les meilleures offres disponibles. Sur les masques, les pharmacies disposent d’une marge de profit relativement restreinte. Ainsi, elles distribuent le lot de 20 unités entre 10 et 15 euros. De leur côté, les supermarchés s’approvisionnent à grande échelle et revendent, pour quelques-uns, sans prendre de bénéfices. Sur les masques FFP2, le tarif unitaire annoncé s’établit respectivement à : 0,40 euro chez Leclerc ; 0,24 euro chez Carrefour ; 0,23 euro chez Intermarché (4,52 euros par boîte de 20). Les pharmacies peinent progressivement à se réapprovisionner En résumé, les grandes surfaces bradent les prix et s’emparent des stocks. Concernant les autotests notamment, le nombre d’officines souffrant de difficultés de ravitaillement augmente incessamment. Par rapport aux masques FFP2, la même situation a été observée. D’après l’USPO (Union des syndicats de pharmaciens d'officine), plus de quatre sur dix des pharmacies ont épuisé leurs stocks. Pour cette organisation : La grande distribution pille les pharmacies. En outre, la vente de ces matériels garantit également une plus grande fréquentation pour les supermarchés. À titre d’information, environ 700 000 boîtes d’autotests ont été écoulées du 25 décembre 2021 au 1er janvier dernier. Dans les détails, 3,5 millions de ces dispositifs ont donc été vendus dans cet intervalle. À noter qu’en moyenne, chaque boîte en renferme cinq. Depuis que les supermarchés ont obtenu le droit d’en vendre, une ruée sur ces dispositifs a été remarquée. À côté, les masques FFP2 s’écoulent également vite. Carrefour affirme que le 3 janvier dernier, les ventes ont triplé, arrivant à 55 000 unités distribuées.