En avril dernier, la Maif a redistribué à ses assurés 100 millions d’euros. Ce capital a pu être constitué grâce à la baisse conséquente du nombre d’accidents de la route durant le confinement. Les mutuelles envisagent de prendre exemple sur ce geste solidaire et de réattribuer les économies réalisées sur cette période. Selon les analystes, les organismes de mutuelle santé ont été relativement épargnés par la crise du Covid-19. Ils ont en effet pu faire des économies durant le confinement. La Sécurité sociale, de son côté, continue d’accumuler les dettes. Le déficit de cette structure atteint désormais 50 milliards d’euros, d’après les dernières estimations des spécialistes. Conformément à leurs missions, les complémentaires ont participé aux efforts conjoints des acteurs du secteur santé et des partenaires sociaux dans la gestion de la crise sanitaire. Ils ont notamment contribué à la prise en charge de dépenses exceptionnelles durant cette période. Néanmoins, le confinement a contribué à réduire significativement certains types de remboursement. Un effet direct du report des soins Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreux patients ont préféré reporter leur consultation ou leurs soins médicaux par crainte d’être contaminés. Les restrictions de circulation durant le confinement étaient tout aussi dissuasives. De ce fait, la plupart des actes non urgents ont été remis à plus tard. Conséquence, l’affluence sur cette période a chuté de 90 % chez les ophtalmologues et les dentistes, de 79 % chez les médecins spécialistes et de 68 % dans les cabinets des généralistes. Ces chiffres se basent sur le nombre de remboursements effectués pendant la crise sanitaire. D’après la Caisse nationale d’Assurance Maladie (CNAM), la pandémie a particulièrement affecté les orthoptistes, les dentistes, les orthophonistes et les pédicures. En effet, ces professionnels de santé ont vu leur activité ralentir de 80 à 85 %. De leur côté, les sages-femmes ont enregistré une baisse de fréquentation de 50 %, contre 40 % pour les kinésithérapeutes. L’Assurance Maladie révèle par ailleurs que deux semaines après l’instauration du confinement, la régression des remboursements a sensiblement varié entre 10 et 85 % selon les professions considérées. Une baisse significative des dépenses Ces derniers mois, les organismes complémentaires ont dû couvrir de nouvelles dépenses apparues dans le cadre du plan de gestion de la pandémie de Covid-19. Important Ils ont notamment contribué au financement des indemnités journalières des personnes contaminées, au-delà du seuil des 20 jours. Ces acteurs participent également à la prise en charge du dépistage, à hauteur de 40 % du montant total. Pour rappel, cet acte coûte 54 euros. L’Assurance Maladie, de son côté, couvre 60 % de cette somme, sur tous les tests. Globalement, les complémentaires s’acquittent de près de 30 % de la totalité des dépenses Covid des assurés. Les spécialistes estiment que les mutuelles sont parvenues à capitaliser 779 millions d’euros d’économies depuis le début de la crise sanitaire. En effet, le versement des cotisations a été maintenu, tandis que les consultations et les soins ont baissé significativement durant cette période exceptionnelle. Malgré les nouvelles dépenses y afférentes, ce phénomène a été largement favorable aux caisses des complémentaires. La Mutualité française envisage ainsi d’effectuer un geste solidaire à l’instar de la Maif, selon des sources proches du dossier.