Les malades du coronavirus peuvent non seulement connaître des complications, mais également souffrir de symptômes sur une longue durée. Les diverses études sur le Covid long ayant adopté leur méthode respective, il s’est avéré difficile de déterminer précisément sa prévalence. De récents travaux menés par des chercheurs danois dans les îles Féroé ont apporté plus d’éclaircissements sur le sujet. Les contrats d’assurance hospitalisation ont-ils été davantage sollicités depuis la pandémie de coronavirus ? Il faut savoir que la majorité des patients contaminés par le SARS-CoV-2 ne sont pas admis dans un établissement hospitalier. Les informations sur ces malades sont ainsi peu nombreuses pour permettre déterminer exactement la prévalence de Covid long. Une étude portant sur le suivi de l'évolution de la maladie à long terme a été menée d’avril à juin 2020 dans les îles Féroé pour permettre d’en apprendre plus. L’ensemble des habitants de l’archipel testés positifs au coronavirus ont été appelés à y participer. Ils ont été amenés à remplir un questionnaire standardisé. Les études sur la prévalence de Covid long souffrent d’importants biais Plusieurs études ont été effectuées depuis que les premiers cas de Covid persistant sont apparus. Celle menée par le CDC (Center of Disease Control) aux États-Unis révèle notamment une prévalence de 35 %, mais seulement sur une courte période de 16 jours. Par ailleurs, l’enquête a été menée au téléphone, ce qui a pu biaiser les résultats. ImportantD’autre part, nombre d’études ont concerné uniquement des patients hospitalisés, s’exposant ainsi à un important biais de sélection. Trois nouvelles recherches se sont davantage penchées sur la prévalence de Covid long chez les malades qui n’ont pas été traités à l’hôpital. Elles peuvent permettre de mieux évaluer la prévalence réelle, la plus grande partie des personnes contaminées n’effectuant pas de séjour à l'hôpital. Publiées récemment, deux de ces études ont révélé que la prévalence varie en fonction de l’âge et du sexe des patients ainsi que du niveau de gravité de la maladie. Les valeurs qu’elles ont indiquées oscillent entre 35 et 44 %. Il faut toutefois noter que les enquêtes ont été menées sur des échantillons dont la taille est plutôt petite. Leurs résultats doivent ainsi être pris avec précaution. Une étude qui apporte des éléments de compréhension bien qu’ayant porté sur un échantillon restreint 180 malades au total ont été suivis dans le cadre de l’étude danoise menée dans les îles Féroé. Compte tenu de la faible taille de cet échantillon, la prévalence réelle de Covid long chez les patients non pris en charge à l’hôpital ne peut pas être définie précisément. Il faut toutefois souligner qu’il s’agit d’un premier essai. Important53,1 % des individus observés ont indiqué qu’au moins un symptôme a persisté en moyenne 125 jours après l’apparition des premiers. Par ailleurs, un tiers des patients a signalé un à deux symptômes toujours présents après cette période. Enfin, environ un malade sur cinq a déclaré continuer à souffrir de trois à quatre symptômes à 125 jours. Les symptômes les plus répandus parmi l’échantillon sont l’asthénie, l’anosmie, l’agueusie et l’arthralgie. Un peu moins de 50 % des participants se sont avérés asymptomatiques au terme du suivi. Cette proportion s’élevait seulement à 4,4 % alors que la maladie en était à sa phase aiguë. Selon les auteurs de l’étude, leurs résultats révèlent qu’il faut parfois des mois pour que les symptômes se résorbent. Cette situation concerne une partie importante des patients, y compris ceux qui n’ont présenté que peu de symptômes.