La situation de Coface inquiète après son récent décrochage à 7,52 euros (-17,27 %) à la Bourse de Paris, au plus bas depuis son introduction. Certes, pour le premier semestre 2018, son résultat net part du groupe est de 3,3 fois supérieur, et s’établit à 62,8 millions d’euros. À 100,4 millions d’euros, le résultat opérationnel s’améliore également. Toutefois, ces résultats sont inférieurs aux prévisions des économiques, qui tablaient sur 3 millions d’euros de hausse supplémentaires. Résultats inférieurs aux prévisions Le numéro 3 mondial de l’assurance crédit doit ses performances à un repli de 15,1 points de son ratio de sinistralité, net de réassurance, descendu à 43,2 %. Cet indicateur essentiel correspond au rapport entre les indemnisations à payer et le montant des cotisations collectées. Un ratio faible est synonyme de rentabilité de l’activité. Entre début avril et fin juin, la sinistralité a en effet reculé, tant en termes de fréquence que d’importance. La gestion efficace des sinistres passés a également contribué à l’amélioration des chiffres. Depuis le début de l’exercice, elle a ainsi réduit ses coûts de 18 millions d’euros et devrait atteindre, voire dépasser légèrement son objectif annualisé pour l’année 2018 (30 millions d’euros). Globalement, elle jouit d’une bonne santé financière, décrochant la note AA - par Fitch. Son ratio de couverture du capital atteint 147 %, tandis que le taux de distribution s’affiche à 60 %. Des perspectives peu encourageantes Au rang des difficultés, selon JPMorgan, le groupe a pâti d’une baisse de 1 % de son chiffre d’affaires en Amérique latine. À 685 millions d’euros, celui-ci progresse de 2,6 % sans les effets de change. L’activité européenne n’a pas suffi à couvrir ce mouvement, auquel s’ajoute le manque de dynamisme sur la zone Méditerranée. Coface réalise 31 % de son activité en Europe de l’Ouest, mais elle est présente dans une centaine de pays au total, dont l’Europe du Nord incluant la Russie, qui représente 23 % des facturations, contre 16 % pour la Méditerranée y compris l’Afrique. L’assurance crédit génère 89 % de ses revenus, la différence provenant de services complémentaires. Côté chiffres, le ratio technique, indicateur du risque, se dégrade. La sinistralité devrait par ailleurs remonter au niveau de la moyenne de cycle pour la deuxième moitié de l’année. Plusieurs autres facteurs encore incertains risquent de peser sur le bilan 2018 : l’évolution des taux d’intérêt, l’impact d’une éventuelle sortie de Natixis, qui détient 41,24 % du capital, et enfin, le retrait de la gestion des garanties publiques (reprise par BPIFrance) qui sera toutefois compensé par une somme en cash versée par l’État.