Le recours aux crédits bancaires est devenu une pratique courante en Tunisie. Les ménages s’endettent pour subvenir à leurs besoins quotidiens, pour boucler les fins de mois difficiles ou pour rembourser des créances anciennes. De nombreuses familles se retrouvent dans le cercle vicieux du surendettement et les profiteurs ne manquent pas d’exploiter ces situations pour se faire de l’argent sur le dos de ces emprunteurs démunis. Des pratiques illégales qui sont pourtant courantes Le pouvoir d’achat des Tunisiens est en baisse. Obtenir un crédit auprès des établissements bancaires et autres organismes de prêts légaux est rarement possible pour les personnes à faibles revenus. Or, emprunter est devenu inéluctable, à tel point que le recours aux usuriers est fréquent. Ces derniers en profitent pour pratiquer des intérêts excessifs. Les prêteurs sont généralement des commerçants. Ils acceptent de fournir aux acheteurs ce dont ils ont besoin, à crédit. À la fin des paiements, les biens achetés reviendront plus chers, parfois au double de leur prix initial. Important Dans le cas d’emprunt d’argent comptant, la transaction ne fait l’objet d’aucune régulation, ce qui laisse aux créanciers toute latitude pour fixer le taux d’intérêt. La règlementation interdit ce type de pratique, mais elle est rarement appliquée. Emprunter pour payer d’anciennes dettes L’INC (Institut national de la consommation) a récemment mené une enquête pour analyser la situation des Tunisiens par rapport aux crédits. L’étude réalisée avec le concours de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a permis de découvrir que « Les encours de crédit s’élevaient l’année dernière à 23 milliards de dinars, soit 2 fois le montant des dettes des Tunisiens en 2010 ». Toujours selon cette étude, « 10 % des ménages endettés doivent rembourser au moins 3 crédits ». Avec de faibles revenus, contracter une nouvelle dette pour éponger une ancienne est souvent inévitable. Mais l’opération alourdit encore plus les finances de la famille. Et avec les conditions proposées par les établissements de prêt, les rachats de crédits ne sont même pas envisageables. Ceux qui ont la chance de souscrire un crédit auprès d’un organisme spécialisé ne sont donc pas mieux lotis. Important Contrairement à ce qui se pratique actuellement en Europe, les banques tunisiennes appliquent des taux élevés, lesquels suivent en ce moment une tendance haussière.