L’abolition du Régime étudiant de Sécurité sociale (Ress) en 2019 a provoqué d’énormes répercussions dans le secteur de la mutuelle complémentaire. Les mutuelles étudiantes ont dû se réinventer en conséquence. Exposées au risque d’effacement, elles ont été obligées d’apporter quelques ajustements dans leur modèle. Parmi ces établissements, beaucoup ont alors choisi de miser considérablement sur le digital. Tous les étudiants dépendent depuis la rentrée 2019 du régime général de la Sécurité sociale. Jusqu’alors, ils relevaient du régime étudiant (Ress), dont la gestion a été assurée par les organismes de mutuelle. Pour ces entreprises, cette réforme a engendré d’énormes changements. En témoigne Benjamin Biale, DG de la Société mutualiste des étudiants de la région parisienne (Smerep) et porte-parole d’Heyme. Une enseigne fondée conjointement avec la Mutuelle des étudiants de Provence (MEP), qui est également dirigée par le cadre. Après la disparition du Ress, explique ce dernier, ils ont été forcés de tout recommencer. D’après le responsable, ses sociétés se sont retrouvées dans l’obligation d’enclencher une transformation radicale. Les stratégies ont été recentrées sur le numérique Financée par leurs fonds propres, cette opération a résidé dans : La réinvention totale d’un panel de services et de garanties ; La fermeture du réseau d’agences ; La mise en place d’une nouvelle organisation et d’un nouveau système d’information. Benjamin Biale continue qu’ils ont décidé de fournir un nouveau catalogue de services et une expérience client entièrement digitale. À lui d’ajouter que ses entreprises ont, en outre, gardé leur ancrage dans le secteur de l’expatriation courte durée. Elles comptent parmi les rares établissements mutualistes à prendre en charge ce risque, indique le responsable avant de poursuivre : […] Enfin, nous venons de lancer une offre dédiée aux freelances qui évoluent dans le secteur du digital. Benjamin Biale Pour voir les inconvénients ou avantages de celle-ci face aux autres propositions, Il est recommandé de consulter un comparateur assurance. Gratuit, le recours à un tel outil permet d’obtenir plusieurs devis de mutuelle santé en quelques minutes seulement. Pour sa part, le DG de la Mutuelle des étudiants (LMDE), Fabrice Grière, a déclaré : Nous avons remplacé nos actions commerciales sur le terrain par une approche digitale. Par exemple, pour nos campagnes, nous utilisons aussi Tiktok, le réseau social privilégié par les jeunes aujourd’hui. Fabrice Grière La réforme de la Sécurité sociale des étudiants a été un succès Ce choix a été pris pour diminuer les dépenses de la société et pour se rapprocher de consommateurs numériques natifs. Par ailleurs, LMDE insiste sur la prévention et conclut des accords de collaboration avec des mairies, départements et régions. Fabrice Grière informe qu’ils effectuent une prévention par les pairs : […] C’est-à-dire des jeunes que nous formons qui rencontrent des étudiants. […] Fabrice Grière La mutuelle intervient sur les lieux de vie en soirée pour renseigner les personnes sur les pratiques à risque, révèle-t-il. Pour ces initiatives menées depuis mars 2019, LMDE reçoit des aides financières de la part des collectivités locales. Soutenant la réforme, la vice-présidente des affaires sociales de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes), elle, souligne : […] Le basculement des étudiants s’est passé très naturellement, signe d’une réforme aboutie. […] Fabrice Grière Cet ajustement a généré une nette augmentation de leur pouvoir d’achat, expose la responsable syndicale. À remarquer que l’abandon de la Ress a entraîné la suppression d’une cotisation de Sécurité sociale exigée aux étudiants. En 2017, cette participation financière s’élevait à 217 euros par an.