Le dernier rapport de la Banque de France indique que 102 277 dossiers de surendettement ont été soumis aux commissions départements chargées de leur traitement. Par rapport à la même période en 2019, ce chiffre est en baisse de 16 %. Sur un an, en revanche, il est en augmentation de 16 %. Pour 2022, l’institution écarte l’hypothèse d’une hausse marquée. Recul du surendettement à fin octobre par rapport à 2019 Entre le 1er janvier et le 31 octobre 2021, 102 277 ménages surendettés en France métropolitaine ont initié une procédure pour obtenir l’étalement ou l’effacement partiel ou intégral de leurs dettes. ImportantEn comparaison avec les données des dix premiers mois de 2019, avant la crise sanitaire, ceux de 2021 sont de 16 % inférieurs. Ce mouvement s’inscrit dans la continuité de la tendance baissière observée depuis 2014. Celle-ci a été rendue possible par les évolutions législatives successives décidées pour endiguer la hausse constatée au lendemain de la crise de 2008. Hausse par rapport à une année 2020 atypique La situation semble néanmoins s’être dégradée depuis 2020 si l’on se réfère à la croissance de 16 % observée. Cependant, il faut tenir compte des spécificités de l’année 2020, en particulier des aides accordées par l’État pour aider les Français à faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. En effet, en raison de la maladie et des restrictions diverses, des millions de personnes se sont retrouvées au chômage total ou partiel. La perte ou la baisse d’activité a évidemment impacté leurs revenus, empêchant de nombreux foyers d’honorer leurs dépenses courantes. Les mesures de soutien mises en place par le gouvernement ont permis de préserver artificiellement leurs finances et évité une explosion du surendettement. Résultat, en 2020, le nombre de dossiers déposés auprès des instances dédiées de la Banque de France a exceptionnellement reculé de 24 % sur l’ensemble de l’année et de près de 28 % sur les 10 mois jusqu’à fin octobre. Pourtant, le PIB avait connu sa baisse la plus marquée sur un an (- 7,9 %) en 70 ans de mesure de cet indicateur par l’institution. Forte hausse jugée « très improbable » en 2022 ImportantMais en 2021, dans un contexte de reprise, ces dispositifs publics prennent fin progressivement alors que les ménages n’ont pas tous retrouvé le niveau de leurs ressources. C’est notamment le cas des salariés des secteurs qui ont tardé à rouvrir complètement comme les restaurants et cafés, l’événementiel, la culture... Ces facteurs expliquent la recrudescence des dossiers de surendettement, conformément aux prévisions de la banque centrale. Pour 2022, l’institution recommande la vigilance, compte tenu de l’arrêt des aides et des accords pour le report de mensualités de crédit. Toutefois, elle juge désormais « très improbable » le rebond redouté quelques mois plus tôt. En attendant, Les ménages qui ont encore plusieurs prêts bancaires à rembourser peuvent évaluer l’intérêt d’un rachat de crédits. Cette opération consiste à réunir les soldes des emprunts en cours dans un contrat unique à la durée allongée. Ce mécanisme permet de faire baisser le montant des mensualités afin de rééquilibrer le budget familial. Il entraîne néanmoins une hausse du nombre d’échéances et donc du coût global du prêt racheté. C’est pourquoi une simulation s’impose pour évaluer la pertinence de se lancer dans une telle démarche.