Depuis le lancement de la campagne de vaccination anti-Covid 19 en France, de nombreuses données personnelles circulent sur le Web. Ces éléments sont gérés par Doctolib dont le flux est hébergé par Amazon Web Services, une société américaine. Associations et syndicats ont alerté le Conseil d’État sur l’éventualité d’une exploitation outre-Atlantique de ces informations privées. Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, les données personnelles des patients vaccinés sont traitées par Doctolib. La plateforme spécialisée dans la gestion en ligne des consultations médicales a choisi Amazon Web Services comme hébergeur. Ce qui n’est pas très apprécié du point de vue des associations telles qu’Interhop. Selon elles, il y a toujours un risque que les informations personnelles des patients soient exploitées par les États-Unis. Pour éviter d’en arriver là, elles ont déposé une plainte contre Doctolib auprès du Conseil d’État. Une requête refusée par l’institution française. À noter que la mutuelle santé prend en charge la vaccination anti-Covid. La campagne de vaccination anti-Covid du point de vue de Doctolib Pour mieux organiser la campagne de vaccination française, la gestion des prises de rendez-vous a été confiée à Doctolib. Ainsi, toute personne répondant aux critères de priorité vaccinale est privilégiée par le site. D’après les statistiques fournies par le site web, 5,9 millions de rendez-vous proviennent de Doctolib, et ce, sur 6,4 millions d’injections réalisées jusqu’au 10 mars 2021. Soucieux de la protection des données enregistrées sur son site, Doctolib exploite un système de cryptage. Un chiffrage est réalisé sur les documents médicaux de type ordonnances et résultats d’analyses. D’après les explications de son cofondateur, Stanislas Niox-Château : Nous mettons tout en œuvre pour protéger la confidentialité des données de nos utilisateurs et le parfait respect des réglementations françaises et européennes. Concernant la campagne de vaccination, nos équipes vont poursuivre leur mobilisation jour et nuit pour épauler les centres de vaccination et les soignants et permettre aux Français d’accéder facilement à la vaccination. Stanislas Niox-Château Le déroulement de la procédure auprès du Conseil d’État Lorsque les patients s’enregistrent sur Doctolib, ils fournissent des informations privées. À l’origine de la plainte déposée au Conseil d’État, associations et syndicats doutent sur l’usage réel de ces données. Pour les requérants, le système de protection des données liées à la campagne de vaccination anti-Covid n’est pas fiable. Après analyse de la situation, le juge administratif s’est prononcé. Un refus du recours a été adopté. Les motifs sont les suivants : le manque de données de santé relatives aux motifs médicaux d’éligibilité. À cela s’ajoute la mise en place d’un système de sécurisation de données efficace. Et ce, pour éviter que les autorités américaines ne puissent y avoir accès. À l’origine du litige se trouvent les informations d’identité des personnes et celles liées aux rendez-vous. Pour les protéger, Doctolib a opté pour un procédé spécifique. Il s’agit d’un arrêté complémentaire qui conteste toute éventuelle demande d’accès par une autorité publique. Les risques que les Américains puissent y accéder sont donc minimes.