Le rapport parle d’une situation inquiétante. Il met l’accent sur le nombre insuffisant des spécialistes des soins infantiles avec des inégalités territoriales marquées. Dans certaines localités, les habitants choisiraient ainsi de passer par des médecins généralistes. Cette pénurie de pédiatres diminue la qualité des soins préventifs et augmente le taux de mortalité dans les territoires concernés. L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) vient de remettre le rapport portant sur l’état du service pédiatrique et des soins infantiles en France. Cette étude a été demandée par le ministère des Solidarités et de la Santé. Plusieurs manquements ont été soulignés. Le rapport évoque notamment la pénurie de praticiens en soins infantiles malgré les 8 500 professionnels existants. De plus, la plupart exerceraient en milieu hospitalier. Conséquence : il existe des villes où l’accès aux soins infantiles reste difficile. Le rapport met également l’accent sur les inégalités entre les différentes catégories socioprofessionnelles. Plusieurs recommandations ont été mises en avant afin de résoudre les problèmes identifiés. Un corps médical qui vieillit Le rapport propose entre autres une redistribution des ressources disponibles en pédiatrie. Il indique que, dans certaines localités, il y aurait moins d’un pédiatre pour 100 000 habitants. De plus, le manque d’effectifs concernerait tous les aspects des soins apportés à l’enfance. Que ce soit les pédiatres, sages-femmes, infirmières puéricultrices et auxiliaires de puériculture. Ce n’est donc pas le coût des soins qui empêche le suivi des jeunes patients par des spécialistes, mais plutôt leur insuffisance. Pour rappel, ces derniers et les consultations en pédiatrie bénéficient d’un remboursement par l’assurance maladie et la mutuelle. Un comparateur mutuelle permet de trouver une offre adaptée pour ceux qui ne sont pas encore inscrits auprès d’une compagnie en France. L’étude de l’IGAS met également en lumière les écarts entre le nombre de praticiens en exercice. Notamment dans le secteur libéral et en milieu hospitalier. 53 % des pédiatres français travailleraient uniquement dans les hôpitaux contre 25 % sont des libéraux. Afin de compenser le manque de spécialistes, l’IGAS suggère dans son rapport l’extension du cadre d’exercice des infirmières puéricultrices. L’objectif serait qu’elles puissent travailler dans le secteur libéral. Autre piste avancée : le développement de la formation initiale et continue. L’amélioration des compétences est d’autant plus utile avec le vieillissement du corps médical. 44 % des professionnels qui exercent aujourd’hui en libéral ont la soixantaine. Un taux de mortalité infantile élevé dans certaines localités La pénurie de spécialistes en soins infantiles se ferait notamment sentir en ville. Mais aussi, en milieu scolaire ou dans les services de protection maternelle infantile (PMI). Résultat : 85 % des consultations réalisées en métropole seraient prises en charge par un médecin généraliste. Le nombre insuffisant de praticiens en soins infantiles n’est pourtant pas sans conséquence. Il causerait une diminution des soins préventifs. Pourtant, ils peuvent aider à réduire l’apparition de certaines maladies, indique le rapport. Dans les Territoires d’Outre-mer, la précarité du système sanitaire infantile multiplie les cas de mortalité. Ces localités enregistrent un taux deux à trois fois plus élevé, selon le rapport de l’IGAS. Des inégalités sociales existeraient également. Le rapport remarque ainsi que la probabilité pour un enfant d’ouvrier de souffrir d’obésité est beaucoup plus élevée. Tous ces manquements appelleraient à une réorganisation du secteur. Le rapport recommande aussi une revalorisation des soins de santé infantiles et des métiers associés. La communication entre les différents praticiens serait aussi utile. Dans le même temps, il suggère une meilleure répartition du cadre d’intervention du pédiatre et du médecin généraliste.