La crise a eu peu d’incidence sur la prévoyance durant la première année

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 22 avril 2021 .
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Publié le jeudi 22 avril 2021 12:21 par la Rédaction Meilleurtaux

IPECA Prévoyance a été épargnée par les effets de la crise sanitaire, selon les observateurs du secteur. Cependant, la situation risque de se dégrader significativement cette année. L’institution s’attend d’ailleurs à subir les retombées économiques de la pandémie sur le moyen terme. Ce décalage vient entre autres des spécificités de son activité dans le domaine assurantiel.

IPECA est l’institution de prévoyance de la filière AED, englobant l’aéronautique, l’espace et la défense. Elle a affiché des chiffres globalement positifs pour l’année écoulée, selon les dernières données publiées. Ces résultats sont assez surprenants, au regard de la contreperformance globale de la grande famille des assureurs. Cela dit, le phénomène est plutôt logique, d’après les spécialistes.

À l’inverse, l’année dernière a été particulièrement compliquée pour Apicil, Malakoff Humanis et AG2R La Mondiale. La crise a en effet provoqué une forte baisse des indicateurs clés des principaux acteurs en protection sociale. Malheureusement, les prochains mois s’annoncent encore plus difficiles pour les assureurs, les réassureurs et les institutions de prévoyance.

Un léger décalage avec le reste du secteur

Le premier confinement a provoqué une baisse des prestations en prévoyance comme en mutuelle santé. Cette période a ainsi amélioré les performances du secteur assurantiel en général. Dans ce contexte, le résultat technique d’IPECA a atteint les 7,9 millions d’euros nets en réassurance. Il était de 3 millions d’euros en 2019. De même, l’activité santé a connu une hausse de 0,8 million d’euros nette de taxe Covid.

D’autre part, IPECA Prévoyance bénéficie encore d’une bonne solvabilité, malgré un léger recul dans le domaine. Les fonds propres de l’institution ont en effet progressé de 5 % en un an. Le SCR a toutefois augmenté de 12 %, notamment dans le secteur santé. De ce fait, le taux de couverture a baissé à 298 %, contre 316 % l’année précédente.

Les analystes prévoient, en revanche, une tendance à la baisse pour cette année. Comme l’a indiqué IPECA dans son dernier SFCR (rapport sur la solvabilité et la situation financière) :

Le résultat technique devrait sensiblement se réduire, du fait des impacts économiques de la crise Covid-19 […]. L’ampleur de la crise économique, touchant plus particulièrement la filière aéronautique, ne permet pas d’anticiper un développement du chiffre d’affaires de l’Institution à moyen terme.

Cette analyse s’appuie sur les projections 2019 de l’EIRS (évaluation interne des risques et de la solvabilité). En somme, la crise aura des effets différés sur les activités de l’institution de prévoyance.

Des indicateurs en hausse dans un contexte de crise

Dans l’AED, IPECA Prévoyance revendique actuellement 60 % de l’ensemble des inactifs et des actifs. L’institution enregistre assez souvent des croissances modérées, d’après les experts. D’ailleurs, elle a déjà réalisé un exercice atypique en 2019. La tendance s’est donc poursuivie l’an dernier avec une progression de 11 % sur les cotisations brutes. Pourtant, son secteur d’activité a été gravement affecté par la pandémie.

Ces acteurs ont néanmoins bénéficié de divers dispositifs de soutien et de plans de relance pendant la crise. À travers les aides débloquées, l’État cherchait à maintenir la viabilité économique de l’ensemble des activités assurantielles. L’opération a vraisemblablement eu les effets escomptés, selon les spécialistes.

IPECA a ainsi atteint un chiffre d’affaires de 249,7 millions d’euros, contre 225,3 millions d’euros en 2019. Il s’agit d’une augmentation de 24,4 millions d’euros. Cependant, cette hausse vient surtout de la santé plutôt que de la prévoyance. La première activité affiche en effet une progression de 17,3 millions d’euros en un an. Pour la seconde, le flux de cotisations tend à décroître, tandis que les acceptations augmentent.

D’après les analystes, ces chiffres s’expliquent notamment par les 15,2 millions d’euros issues de l’intégration de la MSAé. L’institution a par ailleurs repris des engagements en acceptions à hauteur de 26,8 millions d’euros. Ainsi, les cotisations ont progressé de 5,9 %, sans compter la reprise d’engagements. Ce taux représente concrètement une hausse de 223 millions d’euros.