Prenant le relais des médecins et des spécialistes, les pharmaciens peuvent aujourd’hui effectuer le dépistage des maladies cardiovasculaires, telles que l’infarctus, l’AVC ou les artérites. Une manière de lutter contre ces maladies qui font de plus en plus de victimes. Après le dépistage, le patient peut directement être orienté vers un professionnel de soins. En collaboration avec l’Agence régionale de santé (ARS), l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens entend poursuivre ses actions pour réduire les cas de mortalité liés aux maladies cardiovasculaires dans les Hauts-de-France. Pour ce faire, elle incitera principalement les patients à réaliser un dépistage, en proposant des services de proximité à travers les officines. Le dépistage en pharmacie a été proposé pour la première fois à Lens-Henin en 2016. Après un retour d’expérience plutôt positif, l’URPS compte le mettre en place dans d’autres territoires, et à terme, le proposer sur tout le territoire français. Pour l’heure, les patients peuvent déjà l’effectuer auprès des pharmacies se trouvant dans l’ex-bassin minier. Un diagnostic rapide et gratuit Réalisé dans un cadre spécifiquement aménagé dans les officines, le diagnostic ne prend qu’un quart d’heure. Le pharmacien réalise les quelques vérifications et mesures qui permettent d’évaluer l’état de santé du patient. Il procède à la prise de tension, évalue son taux de glycémie, son périmètre abdominal, son indice de masse corporelle ainsi que sa sédentarité. Les résultats seront ensuite transcrits sur un site dédié où le patient pourra le consulter. Ils resteront toutefois anonymes. Afin de mener à bien le dépistage, les pharmaciens suivent une formation en amont. Ils reçoivent également le matériel nécessaire. Leur tâche se limite toutefois à la réalisation du dépistage. En fonction des résultats, ils peuvent orienter le patient vers un médecin généraliste ou un spécialiste en vue d’une consultation plus poussée. ImportantDepuis la mise en place de ce dispositif de dépistage à Lens-Henin en 2016, 471 personnes ont pu en bénéficier. Au moins deux facteurs de risque ont été identifiés chez la moitié d’entre elles. Par ailleurs, 80 % de ces patients se sont vu prescrire une consultation auprès d’un professionnel de santé compétent. Un service proposé par plus de 700 pharmacies Une affiche laissée sur le comptoir des pharmacies permet d’identifier les établissements proposant le dépistage de maladies cardiovasculaires. La démarche est entièrement gratuite et ne requiert pas l’intervention de la mutuelle ou de l’Assurance maladie. Très pratique, le dépistage en pharmacie évite aux patients les longues attentes en cabinet médical. Dans le même temps, il répond aux problématiques de désertification médicale et de surcharge dans les hôpitaux. Suite au succès des officines à Lens-Hénin, l’URPS pharmaciens a voulu étendre le réseau. 448 pharmacies situées à Douaisis, Béthunois-Bruaysis, Valenciennois et Lens-Henin même disposent donc aujourd’hui d’un centre de dépistage. 148 autres à Sambre-Avesnois et Cambrésis, et 120 dans l’Aisne viendront également s’ajouter à cette liste dès le mois d’octobre prochain. Au total, 716 pharmacies des Hauts-de-France sont ainsi concernées. Sont encouragés à réaliser un dépistage : les fumeurs ou anciens fumeurs ayant entamé leur sevrage il y a moins de 3 ans ; les femmes de plus de 50 ans et les hommes de plus de 40 ans en surpoids ; les femmes ayant des antécédents de diabète gestationnel ; les individus dont les parents ont été victimes d’AVC ou d’infarctus.