À Barcelone, 14 grands propriétaires ont été mis en demeure par la municipalité pour qu’ils proposent à la location 194 appartements vides. Ces derniers n’ont pas été occupés depuis plus de deux ans. Cette situation est inacceptable pour les autorités locales, débordées par la crise du logement. Elles ont donc décidé de prendre des dispositions en conséquence. Barcelone compte à court terme 194 clients potentiels pour les professionnels de l’assurance habitation. En effet, les propriétaires concernés disposent d’un mois après leur mise en demeure pour obéir à l’injonction de la municipalité. S’ils refusent de s’y plier, ils s’exposent à une procédure d’expropriation et à une amende allant jusqu’à 900 000 euros, selon les médias locaux. La mairie est soutenue dans sa démarche par un décret émis par la région de Catalogne l’année dernière. Elle bénéficie ainsi d’une plus grande latitude pour obliger les propriétaires à alimenter le marché locatif et pour gérer la forte hausse de la demande immobilière à Barcelone. Accélération des procédures d’expropriation À ce jour, la municipalité de Barcelone a effectué seulement 6 expropriations en 10 ans. Cette situation s’explique notamment par la complexité et de la lenteur des procédures. Ces dernières pourront bientôt être accélérées, comme l’a indiqué face à la presse Lucía Martín, conseillère municipale chargée du logement. Ce changement est imputable au nouveau décret publié par la Generalitat. Le texte en question est considéré comme étant plus audacieux, selon les termes du média espagnol El Economista. Concrètement, il permet à la mairie d’acheter le logement touché par l’expropriation à hauteur de 50 % de son prix sur le marché. Le principal objectif est de faire louer les appartements non occupés. Les autorités municipales ne se contenteront donc pas de la simple présence de ces biens sur une plateforme locative. Ils devront trouver preneurs. Ainsi, le propriétaire est tenu de prouver qu’il a réellement cherché un occupant s’il n’arrive pas à louer son appartement. En dernier recours, la municipalité reprendra le logement et s’occupera elle-même de la mise en location. Un millier d’appartements inoccupés en pleine crise du logement Selon Business Insider, le marché immobilier espagnol est en difficulté depuis plusieurs années. La crise de 2008 a notamment contribué à la stagnation de ce secteur. Dans ce contexte, certaines entreprises sont tentées de délaisser leurs biens. Cette tendance concerne par exemple l’Asset Management Society from Bank Restructuring (SAREB), propriétaire de 149 appartements vides en ville. Suite aux effets de l’épidémie de Covid-19, la crise immobilière à Barcelone s’est accentuée. Le problème est particulièrement ressenti par les ménages les plus précaires. Face à l’urgence de la situation, les autorités municipales ont décidé d’agir pour lutter contre ces logements inoccupés. Important Grâce au décret de la région de Catalogne, la mairie peut tout à fait lancer une procédure d’expropriation à l’encontre des détenteurs de biens locatifs potentiels qui refusent de les mettre sur le marché. Toutefois, pour l’instant, les élus locaux préfèrent simplement prévenir les propriétaires. En définitive, la municipalité cherche à fournir des logements à des prix modérés aux Barcelonais. Elle envisage ainsi de mettre en demeure d’autres propriétaires concernant 926 autres appartements vides, d’après la conseillère Lucía Martín.