Le 31 octobre 2019, 5 personnes sont décédées suite à une fusillade dans une location Airbnb d’Orinda (Californie). L’incident était survenu lors d’une fête d’Halloween comptant plusieurs personnes avec des casiers judiciaires assez chargés, y compris le locataire. Depuis, la plateforme a interdit les soirées dans ce type de logement et envisage de renforcer ses mesures de sécurité. Depuis son apparition, le modèle Airbnb rend particulièrement problématique des sujets tels que l’assurance habitation locataire ou la responsabilité en cas de mauvais comportements, voire de crimes, des usagers. Cette dernière notion revient d’ailleurs au centre des débats après la mort de plusieurs personnes dans une fusillade survenue en Californie, dans un logement fourni par la plateforme. Suite à cet incident, cette dernière envisage de prendre des dispositions pour renforcer la sécurité de ses utilisateurs et restaurer son image. Airbnb compte consacrer 150 millions de dollars à cette initiative, selon le Wall Street Journal. Pour rappel, l’entreprise américaine valorisée à 35 milliards de dollars entrera en Bourse cette année. Un problème commun à ce type de plateforme Actuellement, Airbnb ne peut pas indiquer aux utilisateurs si un propriétaire ou un locataire possède un casier judiciaire. Ce problème a d’ailleurs eu des conséquences dramatiques dans l’incident d’Orinda. Toutefois, l’entreprise a toujours décliné toute responsabilité par rapport aux éventuelles infractions commises par ses utilisateurs. La plateforme partage donc la position d’Amazon et de Facebook devant la justice. De leur côté, les législateurs sont de plus en plus nombreux à remettre en question cette politique des géants du numérique et des plateformes de type Airbnb. Ainsi, Londres a retiré la licence d’Uber en novembre dernier. En effet, les garanties de sécurité fournies par l’entreprise ne sont pas suffisantes selon les autorités locales. Airbnb commence également à subir des pressions similaires. Aux États-Unis, plusieurs maires tentent d’encadrer de manière plus stricte les locations fournies par la plateforme. Certains cherchent par exemple à limiter le nombre d’utilisateurs autorisés. Malgré les contraintes, l’entreprise mise sur la coopération avec les autorités pour préserver sa réputation et garder la confiance des consommateurs. Des mesures concrètes pour assurer la sécurité des clients Après la fusillade d’Orinda, le CEO d’Airbnb, Brian Chesky, a annoncé la création d’une hotline pour permettre aux voisins de contribuer à l’amélioration du suivi des locations à risque. La plateforme prévoit également de mettre en place une hotline pour les communes et les responsables locaux. Cela, même si les problèmes de sécurité concernent moins de 0,05 % des réservations qu’elle enregistre. En tout, 42 personnes ont été les cibles de tirs à l’arme à feu dans un logement Airbnb durant ces six derniers mois. 17 d’entre elles ont subi des blessures mortelles. En tout cas, ces lignes téléphoniques feront partie des nouveaux dispositifs financés par le budget de 150 millions de dollars dédié à la sécurité. D’autre part, l’entreprise américaine envisage d’exiger une pièce d’identité officielle à ses utilisateurs dans les régions dans lesquelles une telle démarche est possible. Dans ce cas, le plus grand défi résidera dans la vérification de l’identité du locataire. En effet, il est assez difficile de confronter l’identité d’une personne en ligne avec celle hors ligne, comme le souligne la vice-présidente « en charge de la confiance » d’Airbnb, Margaret Richardson.