La location-vente est une pratique répandue et pratiquée dans les secteurs high-tech et automobile. Est-il possible d’en appliquer les principes à l’immobilier ? In’li, filiale d’Action Logement, répond par l’affirmative. Une quarantaine de logements intermédiaires réalisés selon cette formule sont en phase d’expérimentation en Île-de-France. Avant, peut-être, une exploitation à grande échelle… L’accession à la propriété constitue depuis toujours un défi majeur pour les : classes moyennes ; jeunes actifs. Inéligibles aux programmes sociaux, ces profils n’ont pas les moyens non plus d’acheter une résidence « standard ». La solution réside dans les logements qualifiés d’intermédiaires, qui restent assez rares sur le marché. Ce vide a conduit In’ li à imaginer un montage financier permettant à ces ménages de devenir propriétaires sans se ruiner et dans les mêmes conditions ou presque que les acheteurs de la classe supérieure. Le résultat tient dans une formule de leasing immobilier qui ne nécessite aucune subvention de l’État. Une propriété plus accessible sans aide gouvernementale Benoist Apparu est actuellement le président du directoire d’In’ li, filiale d’Action Logement spécialisée dans les logements intermédiaires. Cet ancien ministre délégué au Logement et député sait à quel point il est difficile de faciliter l’accès à la propriété des classes moyennes, sans recourir à l’aide du gouvernement. Et pourtant, c’est sur cette voie que son organisation s’est engagée en élaborant un montage sous forme de leasing immobilier avec assurance habitation. Même si le résultat de la version expérimentale cible principalement les classes moyennes supérieures, pour des projets situés à Viroflay et Bagneux, il ne cache pas ses ambitions de vendre 1 000 logements/an avec ce système. Cette formule complète d’autres pistes à l’étude chez In’ li, parmi lesquelles figurent notamment : l’achat progressif ; le prêt in fine. Dans le premier cas, le propriétaire vend une partie de son logement seulement au début de l’opération. Il en reste copropriétaire jusqu’au moment où l’acheteur a les moyens d’acquérir le bien dans son ensemble. Pour le prêt in fine, In’ li s’appuie sur les exemples des pays nordiques, avec l’objectif de formuler un mécanisme adapté aux spécificités de la loi française. Un montage censé améliorer le pouvoir d’achat des acheteurs La formule expérimentale d’In’ li se veut simple et accessible. Important Les acheteurs doivent louer le bien immobilier au moins pendant 5 ans et au plus pendant 10 ans. Au moment de la signature, le prix du logement est gelé, un des principaux atouts du procédé. Le contrat impose au locataire de verser un loyer et de se constituer en plus une épargne allant de 100 à 200 euros. Cette part d’épargne servira à financer son apport s’il choisit d’acquérir définitivement l’habitation. ImportantSelon les calculs d’In’ li, ce montage permet à un ménage avec un revenu mensuel de 5 843 euros d’acheter un logement 10 % plus grand que s’il opte pour un schéma classique d’accès à la propriété. La phase de test de 48 mois doit valider, ou non, ces estimations. Benoist Apparu se montre optimiste et invite les acteurs de l’immobilier à participer à l’initiative et soutenir ainsi le développement du marché des logements intermédiaires.