En dépit de la remontée des prix immobiliers, les chiffres des banques montrent que les Français continuent à emprunter. D’après le rapport de la Banque de France, la production de crédits à l’habitat a atteint 17,5 milliards d’euros en juillet, en hausse de 6 %. Néanmoins, dans ce contexte, les autorités financières recommandent un surcroît de vigilance. Hausse des crédits immobiliers depuis février Les prix des biens immobiliers n’arrêtent pas les Français désireux de devenir propriétaires. Depuis février, les établissements financiers notent une augmentation du volume de crédits accordés aux particuliers, même si les 17,5 milliards d’euros actuels restent nettement inférieurs aux niveaux de production mensuels enregistrés sur la période juillet 2016 - juillet 2017. Important À 6 % d’un mois à l’autre, il s’agit du rythme de progression le plus élevé depuis un an. En parallèle, la part des renégociations de prêt n’a cessé de reculer, puisque de 20 % en début d’année, elle est tombée à 16 % à la fin du premier semestre. Les conditions d’emprunt toujours très attractives expliquent en grande partie le dynamisme retrouvé des crédits immobiliers. D’après l’observatoire CSA/Crédit Logement, le taux moyen hors assurance se situe à 1,43 % pour toutes les durées. En outre, les banques accordent des prêts de plus en plus longs, ce qui permet de souscrire un capital plus important. Lors de la signature du contrat, il est conseillé de prévoir les possibilités d’anticipation du remboursement, et de chercher une assurance de prêt immobilier , l’objectif étant de minimiser le coût du financement. « Vigilance renforcée » recommandée par les autorités financières L’accélération de la reprise et ses conséquences pour les ménages comme pour les organismes prêteurs, ainsi que l’ensemble du système financier, inquiètent les autorités. Selon le Haut conseil de stabilité financière, si le risque est pour l’instant contenu, l’évolution des critères d’octroi des crédits doit faire l’objet d’une surveillance accrue. Or, les Français redoutent déjà l’impact du prélèvement à la source sur leur pouvoir d’achat immobilier à partir de 2019, bien que la Fédération bancaire française affirme que la réforme ne changera rien aux conditions actuelles. Pour autant, la récente reprise ne suffit pas à compenser le retard de production dû au ralentissement du premier trimestre 2018. Ainsi, seulement 115,5 milliards d’euros de prêts immobiliers ont été distribués au cours des sept premiers mois de l’année, soit 80,5 milliards de moins que durant la même période un an plus tôt. Il reste à voir l’effet d’une baisse de la demande, en particulier dans la capitale. Alors que traditionnellement, les acheteurs affluent à la rentrée, les statistiques des courtiers pour septembre montrent une stagnation du nombre de transactions.