Dix ans auparavant, Lehman Brothers déposait son bilan, entraînant la chute des marchés boursiers et provoquant une des pires crises dans le monde financier. Pour éviter que telle situation se reproduise, les gouvernements européens ont mis en œuvre différentes mesures visant à réformer le système et à renforcer la résilience des établissements bancaires en cas de nouveaux chocs majeurs. En revanche, les citoyens sont les grands oubliés. Manque de protection des consommateurs contre les ventes abusives de produits financiers Si la capacité de résistance du système a augmenté, il en va autrement de ses utilisateurs en Europe. Car ces derniers ont maintenant droit à un compte et aux services bancaires de base. De plus, leur protection en matière d’hypothèque a été améliorée. Toutefois, ils restent exposés aux ventes abusives de produits (de retraite, de placement, d’assurance, etc.) superflus ou mal compris, car de plus en plus complexes. Or, nombre d’entre eux comportent des risques importants, avec des conséquences potentiellement désastreuses durables. De plus, les rendements réels sont généralement inférieurs aux niveaux promis par les conseillers, notamment du fait de frais et de commissions élevés et parfois imprévus. L’Organisation européenne des consommateurs a ainsi listé sur un site internet les multiples scandales de ventes massives de produits financiers dus à des recommandations trompeuses de prétendus spécialistes. Parmi ces dossiers ayant fait des millions de victimes, l’on peut citer les prêts-actions en Italie, les assurances de prêt immobilier (PPI) britanniques, la prise d’hypothèques en francs suisses conseillés à des Français et des Polonais… Des recommandations de mesures pour supprimer les mauvaises pratiques Force est donc de constater que les mauvaises pratiques n’ont pas disparu. Au niveau des pays (Grèce, Italie…), le niveau excessif de l’endettement associé au prêt à la consommation est un symptôme de l’absence de changement. Et certains fonds d’investissement n’hésitent pas à acheter des titres de créance à prix très bas auprès des banques, puis mandatant des agents pour le recouvrement. Ce type de pratiques, dues en grande partie à l’octroi de prêts à des publics les plus vulnérables, ne fait qu’aggraver leur situation. Les défenseurs des consommateurs préconisent l’élaboration de solutions simples et standardisées dans chaque catégorie. Ils souhaitent également faire interdire la promotion de produits complexes ou l’octroi de commissions pour leur vente. En outre, les autorités de surveillance de l’UE devraient faire preuve d’une plus grande réactivité en matière d’assainissement du marché et d’application des règles. Au-delà de la stabilité du système financier, sur laquelle elle se concentre aujourd’hui exclusivement, faute de moyens, elle doit faire de la protection des consommateurs une priorité.