Les immeubles qui se sont écroulés dans la rue d’Aubagne à Marseille ont été à la une de l’actualité ces deux dernières semaines. Et ils ne représentent malheureusement pas un cas isolé. Ces cinquante dernières années, plusieurs bâtiments se sont effondrés sur leurs occupants, et des balcons branlants menacent les piétons qui doivent éviter certains trottoirs. 40 000 logements sont dans un état de dégradation critique Plus d’une fois, la Fondation Abbé Pierre a tiré le signal d’alarme concernant la vétusté « critique » de nombreuses copropriétés dans la ville. En 2015, Christian Nicol, inspecteur général de l’administration du développement durable, avait évoqué un « habitat indigne et dégradé d’une rare ampleur ». En effet, le pourcentage de personnes dont la santé ou la sécurité est directement menacée par ces logements anciens jugés indignes est nettement supérieur à celui des autres métropoles comme Bordeaux, Lyon, Nantes ou Nice. Et contrairement aux idées reçues, même les arrondissements de l’hypercentre sont concernés et non uniquement les quartiers nord. Les 376 appartements de la copropriété du parc Corot, située dans le XIIIe arrondissement, sont cités comme exemple. Dégradé depuis les années 1970, l’ensemble n’est inclus dans aucun plan de rénovation. Au fil des ans, la situation s’aggrave, faisant courir un grave danger aux habitants, car tous les éléments sont affectés (structure, installation électrique, canalisations, murs et plafonds), sans compter la saleté et les vermines. Au point que selon la députée LREM de la troisième circonscription des Bouches-du-Rhône, Alexandra Louis, un grand nombre de ces logements devrait « relever d’un arrêté d’insalubrité ». Les syndics de copropriétés désignés coupables Selon les experts, « les syndics sont responsables de cette dégradation du parc immobilier privé à Marseille, qui concerne la plupart des copropriétés comptant plus d’une centaine d’appartements ». Dans ces bâtiments où les locataires sont majoritaires et où les loyers impayés sont monnaie courante, les travaux de mise en conformité ne sont pas votés, et la dégradation, partant des parties communes, finit par s’étendre à tout l’immeuble. À la suite du drame de début novembre, l’État s’est engagé à réaliser un diagnostic de « l’habitat indigne » dans la cité phocéenne. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a ainsi annoncé un audit « immeuble par immeuble ». Pour les ménages qui achètent un logement ancien à crédit, la souscription d’une assurance emprunteur est indispensable. Celle-ci ne couvre pas uniquement le décès, mais également l’invalidité et l’incapacité de travail pouvant résulter des risques sanitaires présents dans leur environnement habituel.