Les taux d’intérêt des crédits immobiliers sont toujours proches de seuils historiques, quel que soit le type de projet à financer (achat d’une résidence principale, investissement locatif, restructuration de dette). Pour faire baisser le coût total du prêt, l’assurance emprunteur reste le seul levier efficace. Pourtant, les acquéreurs se montrent réticents à faire jouer la concurrence dans ce domaine. Recours limité à la délégation d’assurance malgré les évolutions réglementaires Important Depuis 2010, les emprunteurs immobiliers ont la possibilité de ne pas souscrire l’assurance groupe de la banque prêteuse au profit d’une formule individuelle aux garanties au moins équivalentes, mais nettement moins onéreuses. Important Avec la loi Hamon, le changement d’assurance est autorisé pendant la première année qui suit la signature du contrat de prêt. Puis, l’amendement Bourquin a étendu ce droit à tous les détenteurs d’un crédit en cours de remboursement, quelle que soit son ancienneté. Pourtant, peu de propriétaires endettés recourent à la délégation d’assurance. Certains connaissent mal la réglementation, notamment la date anniversaire exacte à prendre en compte pour la résiliation annuelle du contrat, d’autres redoutent des formalités administratives complexes. D’ailleurs, les banques encouragent leurs clients à opter pour leur protection mutualisée en mettant en avant le gain de temps et la possibilité de substitution ultérieure… en espérant que le moment venu, ces derniers n’en aient plus le courage. Bilan mitigé pour une source d’économies pourtant importantes Tous ces freins se reflètent sur les résultats mitigés de la délégation d’assurance après 8 ans d’application. Important En 2017, d’après la Fédération Française de l’Assurance, 85 % des souscripteurs de prêts immobiliers avaient opté pour l’offre de couverture de la banque. Depuis le 1er janvier, seulement 20 % d’entre eux ont opté pour un contrat auprès d’un assureur dit « alternatif ». Les requêtes en loi Hamon concernent 12 % des dossiers, contre 8 % en loi Bourquin malgré la médiatisation du dispositif. Hervé Hatt, notre président, n’attend pas de réel changement de comportement des candidats à l’accession à la propriété avant 3 ou 4 ans. Pourtant, les économies potentielles sont importantes. En effet, pour un profil identique, la différence de tarifs peut atteindre 200 %, bien que les banques aient fait des efforts sur leurs prix et leurs garanties pour éviter de perdre leurs clients. Important Cet écart s’explique aussi par le mode de calcul du montant de la prime : les contrats groupes se basent sur le capital initial, quand les assureurs tiers utilisent le capital restant dû. La moindre décote sur le TAEA permet donc un gain substantiel. Il est préférable de passer du temps à chercher la couverture optimale plutôt qu’essayer de faire baisser la facture finale.