Encouragées par une fiscalité plus favorable et par la reprise économique, mais également contraintes par les nouvelles normes, notamment environnementales, les entreprises françaises ont repris leurs investissements. En fin 2016, les volumes sont ainsi revenus à leur niveau d’avant-crise. Toutefois, par rapport aux cycles précédents, les priorités ont changé. Mutation dans la composition des investissements Les investissements des entreprises françaises ne portent plus en priorité sur la construction et le rééquipement. Important Aujourd’hui, elles privilégient les services, tout particulièrement ceux qui permettent d’accélérer leur transformation numérique. En effet, la France n’occupe que la 19e place de l’Indice d’Agilité Digitale créé par Euler Hermes, le numéro un mondial de l’assurance crédit. Pour rattraper leur retard par rapport à leurs concurrentes étrangères et préserver ainsi leur compétitivité sur le marché international, le choix des sociétés tricolores paraît pertinent. 7 milliards de plus à investir dans le digital En 2018, elles devraient poursuivre leur politique de digitalisation, avec 7 milliards d’euros supplémentaires prévus d’être alloués au numérique. La part de ce dernier dans l’accroissement global de leurs dépenses d’investissement dépasserait alors les deux tiers. En effet, selon les estimations des experts de l’assureur crédit, le rythme de progression de l’investissement des entreprises françaises devrait tomber à +3,1 % cette année. Ce ralentissement s’explique par la baisse du pouvoir d’achat et de la consommation des Français du fait d’une inflation en hausse à 2 % en fin mai dernier. De son côté, le taux de croissance de l’investissement dans le digital sera égal à celui de 2017. Des investissements indispensables pour rester compétitives Pour Stéphane Colliac, économiste en charge de la France chez Euler Hermes « malgré une diminution de l’investissement total due à des aléas conjoncturels, et une demande atone, les entreprises françaises maintiennent leurs efforts sur les investissements digitaux ». Stéphane Colliac. Car en France à l’international, se mettre à l’heure des nouvelles technologies n’est plus un luxe, mais une nécessité pour rester dans la course et assurer la pérennité de leur activité.