Au 1er septembre 2018, Olivier Guigné succèdera à Mikaël Cohen à la tête de la direction des investissements de CNP Assurances. Avant de rejoindre le leader français de l’assurance de personnes en 2009, ce diplômé de Supélec de 45 ans a acquis une solide expérience au sein de directions financières et de direction des risques de banques d’investissement et dans le groupe Caisse des Dépôts. Les atouts du titre CNP Assurances Important CNP Assurances est le numéro un de l’assurance vie des particuliers en France, un marché dont il détient plus de 17 % de parts. Le groupe opère actuellement une transition de l’épargne-retraite classique, qui pèse aujourd’hui 31,5 Mds d’euros, soit 37 % de son chiffre d’affaires, vers des produits de risques assurantiels plus rémunérateurs. Il renforce ainsi sa présence sur le segment de la prévoyance-précaution, qui représente 39 % de son CA, mais aussi sur l’assurance emprunteur (12 %), ainsi que l’assurance vie patrimoniale et la prévoyance santé, avec 10 % et 9 % respectivement. Important Le business model atypique de CNP Assurances contribue également à sa force. En France et en Italie, ses partenariats de distribution avec BPCE Caisses d’Épargne et Unicredit lui assurent une bonne visibilité. Il a également conclu un contrat avec le Brésilien Caixa Seguros pour distribuer ses produits jusqu’en 2021 ; sur ce marché dynamique, le groupe anticipe une croissance minimale de 50 % de son CA. Enfin, son accord sur 20 ans avec Santander Consumer dans le domaine de la prévoyance-protection devrait lui rapporter 900 M€ de revenus en 2019 sur les 10 pays européens concernés. En outre, la compagnie est bien positionnée avec les mutuelles de la fonction publique et jouit d’une bonne situation financière, couvrant à 188 % la marge de « Solvabilité 2 ». Les points faibles de la valeur Les perspectives à moyen terme de l’épargne dans l’Hexagone sont limitées, notamment à cause d’une fiscalité alourdie, d’un recul de la consommation, de fortes fluctuations sur les marchés financiers et de l’explosion du nombre de retraités dus au vieillissement de la population. Par ailleurs, la valeur est très dépendante de l’évolution du cours de l’euro par rapport au peso argentin et au réal brésilien. Autre bémol, la direction ne fixe aucun objectif annuel, une décision que les investisseurs ont du mal à comprendre. Beaucoup s’interrogent en outre sur la pertinence de l’achat conjoint avec la Caisse des Dépôts de 49,9 % du capital de RTE, la filiale d’EDF gestionnaire du réseau de transport d’électricité. Les perspectives à court et moyen terme pour CNP Quelques facteurs essentiels vont influer sur les revenus des assureurs : les mouvements des marchés financiers, l’évolution des taux d’intérêt, l’évolution du marché de la retraite, de la santé et de l’épargne. En 2018, CNP projette d’investir 60 M d’euros dans son programme Cap Digital, d’accélérer les innovations grâce aux jeunes pousses du programme Open CNP. Concernant ses résultats financiers, le groupe affiche deux ambitions : Important l’excellence opérationnelle, avec une réduction de 60 M d’euros de coûts en année pleine, et une augmentation minimale de 5 % du résultat brut d’exploitation sur un an. Les rumeurs vont bon train concernant une prise de contrôle par la Banque Postale suite à l’expiration en 2017 du pacte d’actionnaires publics impliquant CDC, Sopassure et l’État français.