Le 12 janvier 2018, le Conseil constitutionnel a validé le nouveau texte relatif à l’assurance de prêt immobilier, qui autorise la résiliation et le remplacement du contrat à chaque date anniversaire. Cette disposition vient compléter celles de la loi Hamon de 2014, qui donne aux emprunteurs le droit de changer d’assurance au cours de la première année de prêt. Une décision en faveur de la libéralisation de la concurrence Les deux précédentes réformes n’avaient pas eu l’effet escompté en matière de libéralisation de la concurrence sur le marché de l’assurance emprunteur. Important Les banques détiennent toujours entre 85 % et 90 % des contrats en cours. Ce faible pourcentage s’explique d’une part par la difficulté pour le souscripteur de chercher une couverture alternative avant la signature du crédit, et d’autre part par la méconnaissance de la loi par les consommateurs. De plus, une fois leur projet d’achat concrétisé, pris dans le déménagement et l’installation, les nouveaux propriétaires ne sont plus enclins à se lancer dans des démarches administratives supplémentaires. Plusieurs milliers d’euros d’économies potentielles Pourtant, les emprunteurs ont tort de se priver de la possibilité de faire baisser le coût de leur assurance emprunteur de quelques milliers, voire des dizaines de milliers d’euros. Nos simulations montrent en effet que pour un couple de trentenaires ayant emprunté 200 000 euros remboursables sur 20 ans, l’économie sur les cotisations peut atteindre12 000 euros s’il délaisse l’assurance groupe de la banque au profit d’une assurance individuelle. Réajustement des offres d’assurance des banques Soucieuses de ne pas perdre des parts d’un marché extrêmement rentable pour elles (les marges pratiquées avoisinent les 50 %), les banques revoient leur stratégie pour contrer les assureurs alternatifs. Ainsi, leurs clients qui expriment le désir de passer à la concurrence pourraient, au cas par cas, obtenir des remises sur leur prime d’assurance emprunteur. En parallèle, elles œuvrent à l’amélioration de la qualité de leurs services, notamment grâce à la transformation digitale. Important Les emprunteurs devraient donc toujours être gagnants, qu’ils choisissent de renégocier le tarif de leur couverture auprès de l’établissement prêteur, ou qu’ils se fassent couvrir par un assureur tiers suivant une formule sur mesure. Mais bien entendu, les courtiers, compagnies d’assurance et autres facteurs se préparent depuis des mois et entendent bien les inciter à opter pour la deuxième solution.