Après avoir adopté le nom Crédit Mutuel Alliance Fédérale, le groupe Crédit Mutuel CM11-CIC, vient de dévoiler son premier plan stratégique. Pour les 5 prochaines années, la diversification sera le maître-mot pour le gros groupe régional de l’ensemble mutualiste. L’objectif est double : une croissance de 100 % de son résultat net et un taux de croissance annuelle de 3 %. Une diversification contrainte par les enjeux du secteur bancaire De nombreuses contraintes pèsent sur les acteurs du secteur bancaire en France : • marges sous pression, • exigences réglementaires, • concurrence des géants du numérique et des néobanques, • changement de comportements des clients et transformation digitale. Pour servir ses ambitions, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale entend sortir de son cœur de métier pour devenir une banque innovante et multi-services, dans un monde complexe Nicolas Théry , selon les explications de Nicolas Théry, son président. Ainsi, le groupe a déjà fait l’acquisition de journaux régionaux, ainsi que d’un opérateur téléphonique. Les agences de son réseau proposent déjà des forfaits téléphoniques en plus des produits bancaires. Leur offre pourrait rapidement inclure l’immobilier, avec la vente d’appartements neufs et anciens, mais aussi de la domotique avec une Box très haut débit avec SFR. L’assurance, un moteur de croissance et de rentabilité L’assurance représente également un axe prioritaire pour répondre aux besoins des professionnels et entreprises, ainsi qu’aux enjeux créés par la mobilité comme l’autopartage ou le paiement à l’usage. En effet, cette branche génère plus de 50 % du résultat du groupe, mais pour l’instant, en quasi-totalité auprès des particuliers. En 2017, la filière a permis de dégager plus de 10 milliards d’euros de revenus, dont plus de 25 % proviennent de l’assurance de personnes et 10 %, de l’assurance auto. Plus largement, l’assurance représente une activité très rentable pour les grandes enseignes bancaires tricolores dans un contexte tendu pour la banque de détail, notamment avec la faiblesse des taux d’intérêt. De plus, depuis l’entrée en vigueur de l’amendement Bourquin en janvier, tous les détenteurs d’un crédit immobilier en cours de remboursement peuvent résilier leur assurance emprunteur chaque année à la date d’échéance du contrat. Des acquisitions envisagées, mais pas obligatoires Avec ces différentes activités, le groupe, qui a terminé l’exercice 2017 avec un produit net bancaire (PNB) de 14 milliards d’euros, table sur une progression annuelle de 3 % de cet indicateur clé à périmètre constant. Quant à son résultat net, de 2,2 milliards d’euros l’année dernière, il anticipe une croissance à 4 milliards d’euros d’ici 2023. Pour atteindre ses objectifs, le CMAF pourrait recourir à des acquisitions, à condition que l’opération soit financièrement intéressante, mais d’après Nicolas Théry, la croissance externe n’est pas indispensable au succès du programme. Nicolas Théry