Depuis le début de l’année, tous les détenteurs d’un crédit immobilier peuvent changer d’assurance emprunteur à l’échéance annuelle de leur contrat. Mais cette réforme, pas plus que les précédentes, n’a réussi à ébranler la position dominante des « bancassureurs » sur ce secteur. Pour garder leur mainmise, ceux-ci n’hésitent pas à faire quelques sacrifices. Résultats mitigés de la loi pour la résiliation annuelle de l’assurance Malgré les évolutions réglementaires successives, peu de propriétaires ont résilié leur contrat d’assurance de prêt initial au profit d’une couverture individuelle souscrite auprès d’un assureur alternatif. Pour les banques, le pourcentage de clients ayant renégocié les termes de leur protection ou qui sont partis à la concurrence ne dépasse pas 3 %. Important Le faible succès de la délégation d’assurance emprunteur est dû à la forte résistance qu’opposent les banques à l’ouverture du marché. En effet, ce produit très rémunérateur représente une source de revenus indispensable, alors que les marges sur les crédits immobiliers sont aujourd’hui quasi inexistantes, du fait de la faiblesse des taux d’intérêt. Aussi, chaque fois qu’un client manifeste son souhait de contracter une assurance en externe, les conseillers ont deux stratégies : ils proposent un rabais ou un alignement tarifaire, ou maintiennent le prix, mais proposent l’ajout de garanties. Les clients jeunes disposant de revenus conséquents et au profil peu risqué peuvent ainsi espérer des rabais de 50 %, voire plus, auprès de leur banquier. Guerre des prix sur le marché de l’assurance emprunteur La guerre des prix que se livrent les acteurs du marché profite bien entendu aux emprunteurs, alors que les prix de l’assurance de prêt sont en repli depuis 2010 avec l’entrée en vigueur de la loi Lagarde. Pour rappel, ce texte a libéré les souscripteurs d’un crédit à l’habitat de l’obligation d’adhérer au contrat groupe de la banque. L’objectif est de leur permettre de réaliser des économies avec une formule individuelle financièrement plus avantageuse. Pour maximiser leurs parts de marché, les assureurs, comme les établissements prêteurs, ont revu leurs barèmes tarifaires à la baisse. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) observe néanmoins des écarts plus ou moins importants entre les différentes catégories d’emprunteurs. Il reste que, pour les professionnels du marché, cette tendance ne peut pas se poursuivre indéfiniment. En effet, les risques sont couverts pour plusieurs années, et les compagnies doivent donc provisionner correctement les potentielles indemnisations, ce qui implique un ajustement pertinent des prix.