La concurrence sur le marché de l’assurance-crédit, qui pèse actuellement 6 milliards d’euros, s’intensifie. Pour les entreprises, cela représente une aubaine, puisque le montant des primes qu’elles paient a fortement diminué. Mais pour les professionnels du secteur, la guerre des prix limite la progression de chiffre d’affaires malgré une conjoncture favorable. Des résultats positifs pour les leaders d’un marché dynamique Dans une récente étude, AU Group révèle que trois sociétés détiennent 80 % du marché mondial de l’assurance-crédit : Deux firmes françaises, Euler Hermes et Coface, occupent la première et la troisième place du classement avec respectivement 36 % et 18,5 % de parts. La société néerlandaise Atradius se place entre les deux avec 26,5 %. Les assureurs qui se partagent les 20 % restants se concentrent sur des niches portant sur des types de produits ou des zones géographiques spécifiques. Important Les membres du trio de tête génèrent le gros de leur chiffre d’affaires sur le marché européen. 86 % de l’activité d’Atradius y est réalisé, contre 81 % pour Euler Hermes et 78 % pour Coface. Le secteur affiche un résultat positif de 315 millions d’euros, qui se reflète sur le ratio de rentabilité nette des leaders : 12 % chez Euler Hermes, 10 % chez Atradius qui a terminé l’année 2017 avec un résultat de 186 millions d’euros. Quant à Coface, il doit se contenter de 6 %. Selon les analystes d’AU Group, la rentabilité sur la décennie des plus grands assureurs-crédit a été satisfaisante, surtout au lendemain de la crise financière. Après 2008-2009, leur ratio combiné net est remonté, pour s’établir entre 76 % et 87 %. Ces niveaux « très corrects » devraient renforcer leur résilience en cas de chocs futurs. De bonnes perspectives malgré des primes en baisse Les perspectives pour 2018 sont encourageantes. AU Group rapporte ainsi des prévisions de hausse annuelle supérieure à 3 % du PIB mondial pour les principaux acteurs du marché. Le FMI table même sur +3,9 %. Important Pour autant, malgré ces performances et une activité soutenue, les revenus des spécialistes de l’assurance-crédit stagnent. En effet, non seulement la sinistralité diminue, mais la conjoncture s’améliore, ce qui renforce la concurrence et entraîne une baisse généralisée des primes, en particulier en Europe de l’Ouest. Sur le front de l’assurance de prêt immobilier aussi, l’heure est au recul des taux avec l’ouverture du marché permise par la loi Bourquin. Les assureurs doivent alors s’ouvrir à des segments plus risqués comme relais de croissance. En outre, l’augmentation des défaillances de grandes entreprises entraîne le montant du ticket moyen dans son sillage et fait craindre un effet domino. Les compagnies doivent par conséquent rester extrêmement vigilantes. Pour l’heure, elles misent toutes sur la digitalisation pour optimiser leurs coûts et gagner en efficacité grâce à l’automatisation des processus, notamment de prise de décision. Ainsi, outre l’exploitation de l’IA, de la Blockchain et des technologies de Big data, elles multiplient les rapprochements avec les insurtechs et les fintechs.