Leader du marché français de l’assurance de personnes, CNP Assurances affiche des chiffres en hausse sur un an pour le titre du premier semestre. Pour toute l’année, le groupe se concentre sur sa transformation digitale et ses programmes d’innovation et d’excellence. Toutefois, ses résultats sont conditionnés par de multiples facteurs, en France comme sur les marchés étrangers. Progression des principaux indicateurs Important À 1,499 milliard d’euros, son RBE a grimpé de 1,5 %, tandis que le résultat net part du groupe a augmenté de 2,3 % à 672 millions d’euros. Quant au chiffre d’affaires, avec +3,6 %, il atteint 16,95 milliards d’euros. À périmètre et change constants, les croissances respectives de ces indicateurs se situent à 2,6 %, 7,9 % et 6,6 %. Seul le produit net d’assurance (PNA) s’est maintenu à 1,474 milliard d’euros, en progression de 7 % à périmètre et change constants. Important Avec 17 % de parts de marché, le numéro un de l’assurance-vie des particuliers en France doit son succès à son réseau de distribution fondé sur des partenariats : la Banque postale et la BPCE sur le territoire national, Unicredit en Italie, Santander Consumer sur le segment de la prévoyance-protection sur 10 pays européens avec un CA de 900 M€ en 2019, Caixa Seguros au Brésil, un marché très dynamique où le groupe devrait améliorer son CA de 50 % en 2019. Son excellente situation financière lui permet de garantir le service du dividende et couvrir largement la marge de « Solvabilité 2 », à 188 %. Il va en outre bénéficier du basculement des 31,5 Mds€ d’encours de l’offre de l’épargne-retraite classique vers des produits plus rentables : la prévoyance-précaution, l’assurance-vie patrimoniale, l’assurance emprunteur et la prévoyance santé. Des ambitions revues à la hausse pour 2018 Pour les mois à venir, CNP Assurances va poursuivre sa transformation numérique en allouant près de 60 M€ au programme Cap Digital et en finançant les innovations des jeunes pousses du programme Open CNP. Elle anticipe également 60 M€ d’économies sur les coûts en année pleine grâce à son programme d’excellence opérationnelle et confirme l’atteinte de son objectif de croissance organique annuelle du RBE d’au moins 5 %. Le groupe risque néanmoins de subir les effets d’un marché de l’épargne français peu dynamique. Plusieurs facteurs concourent à cette situation : la volatilité des marchés financiers, les nouvelles règles fiscales, le ralentissement de la consommation et l’explosion du nombre de retraités suite au « papy-boom ». Ses résultats sont par ailleurs tributaires de l’évolution des taux d’intérêt, mais également aux fluctuations du marché des actions et à l’international, de la parité de l’euro par rapport au real brésilien et au peso argentin. Restructuration en cours en France et à l’international Il faut également compter avec les restructurations. L’acquisition de 49,9 % du capital de RTE (filiale d’EDF en charge des réseaux) avec la Caisse des Dépôts, finalisée en fin mars 2017, ne convainc pas. En parallèle, des rumeurs circulent quant à une sortie du giron de la Caisse des Dépôts compensée par une prise de contrôle par la Banque Postale. Enfin, au Brésil, le groupe a finalisé les négociations avec la banque d’investissement local BTG Pactual pour la cession de 51 % du capital de ses filiales Pan Seguros et Pan Corretora.