Les Assises de la santé mentale, prévues à partir du 27 septembre 2021, doivent déboucher sur des déclarations d’Emmanuel Macron. Celles-ci sont supposées appuyer la filière de la psychiatrie qui se trouve en difficulté à la suite de la crise sanitaire. Les professionnels s’attendent à ce titre à une annonce sur la prise en charge des consultations chez les psychologues. Programmées pour les 27-28 septembre prochains, les Assises de la psychiatrie et de la santé sont critiquées par beaucoup. Parmi eux, 187 soignants, dont 90 psychiatres, qui ont rédigé une tribune relayée par Le Parisien le 25 septembre 2021. Dans leur lettre, les professionnels reprochent le fait que plusieurs sujets primordiaux ne soient pas évoqués lors de ces évènements. Ils déplorent notamment l’absence de la question de l’inflation des isolements psychiatriques et des contentions physiques. Les signataires de ladite tribune soulignent alors les méfaits de l’isolement et l’attachement des individus sujets à des troubles psychiques. D’après eux, cela accroît et accentue les isolements psychiques de ces patients. Une filière au bord de l’éclatement Ils insistent ainsi sur la nécessité urgente d’un débat national en la matière. Ce dernier profiterait d’ailleurs aux 12 millions de personnes dans l’Hexagone qui sont atteintes de troubles psychiques. Des affections qui ont gagné en visibilité avec la crise sanitaire, qui a provoqué à cause des confinements : Des violences au sein des familles ; Des angoisses ; De l’isolement. Au CHU de Nantes, le chef de la division psychiatrie, Rachel Bocher alerte que cette année : On est passé d’une personne sur cinq touchée par ces troubles à une personne sur quatre. Rachel Bocher Pour les sociétés de mutuelle complémentaire, cette augmentation devrait se traduire par une hausse des prises en charge. L’épidémie de SRAS-CoV-2 a aussi mis en évidence l’état de décrépitude de la filière psychiatrique. Rachel Bocher prévient que cette dernière est sur le point de s’effondrer. Elle regrette : Dix ans pourtant que les rapports se succèdent avec le même constat. […] Rachel Bocher Les soignants espèrent voir la mise en place d’un plan d’urgence Le président de la République, Emmanuel Macron avait donc promis d’organiser les assises indiquées ci-dessus. L’ajournement du rendez-vous de juin à septembre a amplifié davantage les expectatives. La présidente de l’Union nationale des familles des personnes malades (Unafam), Marie-Jeanne Richard, se montre ravie : C’est important de faire sortir les troubles psychiatriques des murs de l’hôpital. Marie-Jeanne Richard Elle voit dans ces assises une opportunité de mettre à bas l’interdit qui borde ce sujet dans l’Hexagone. Néanmoins, la responsable déplore que : Plusieurs groupements associatifs du domaine médico-social soient absents des réunions ; Ces dernières soient très axées sur la dimension sanitaire. Au terme des assises, les professionnels espèrent qu’Emmanuel Macron s’exprimera autour des visites auprès les psychologues. Plus exactement, ils s’attendent à une prise en charge des consultations par l’Assurance maladie. Cependant, les syndicats craignent qu’un tarif trop bas soit annoncé. Sans grande certitude, ils s’attendent aussi à un plan d’urgence qui soutiendra une psychiatrie publique en piteux état.