Grâce aux objets connectés, les assureurs peuvent désormais proposer des contrats santé ajustés à leur client en analysant les données collectées en temps réel. Une pratique qui n'est pas sans risque, car elle ouvre la voie à de nouvelles formes de marginalisation. Des offres promotionnelles en mutuelle santé Les assureurs ont très vite saisi l'immense opportunité que représentent les objets connectés pour leur activité. Certaines mutuelles santé, qui ont multiplié ces derniers temps les partenariats avec les constructeurs, ont par exemple proposé à leurs clients de s'équiper de bracelets connectés, ces petits bijoux technologiques capables de surveiller l'état de santé de l'utilisateur en temps réel. L'engouement des compagnies d'assurance pour l'Internet des objets est largement compréhensible, puisque ces appareils leur permettent de connaître précisément le comportement de l'assuré et de lui proposer des contrats santé plus adaptés grâce aux nombreuses données captées : quantité de calories brûlées, rythme cardiaque, nombre de pas effectués en une journée... Axa figure parmi les premiers à s'aventurer dans le domaine des objets connectés liés à la santé. En 2014, les 1000 premiers clients du groupe qui souscrivaient une assurance complémentaire santé Modulango se sont vus offrir un Pulse, le nouveau capteur de mouvements de Withings. D'autres ont vite emboité le pas. C'est notamment le cas d'Harmonie Mutuelle qui avait lancé Betterise, une application mobile chargée de dispenser des conseils de remise en forme afin d'inciter l'utilisateur à mener une vie saine. Vers une discrimination de certains profils d'assurés Mais cette individualisation croissante des offres mutuelle santé n'est pas sans poser quelques problèmes, puisque cela va à l'encontre du principe même de la mutualisation des risques qui consiste à répartir les coûts entre les clients en bonne santé et ceux bien moins portants. Certains profils d'assurés (personnes handicapées, obèses, ex-malades de cancer...) seront cependant pénalisés, des profils qui, en plus d'être marginalisés, vont encore s'acquitter de surprimes exorbitantes. Les assureurs hexagonaux se montrent toutefois beaucoup plus prudents que leurs homologues américains qui utilisent déjà les objets connectés pour ajuster les tarifs des complémentaires santé en fonction des habitudes quotidiennes de l'assuré. Par exemple, en guise d'incitation, l'assureur John Hancock appliquait une réduction de 15 % sur les primes pour les personnes qui prennent soin d'eux.