Le programme Vitality de l'établissement assureur Generali va attribuer des bonus à ses clients dans le but de les encourager améliorer leur santé. À compter du 1er janvier 2017, Generali France va lancer la commercialisation d'un nouveau programme de complémentaire santé, visant à offrir des récompenses aux clients qui adoptent une bonne hygiène de vie. Ce système de distribution de bonus sera une première en France, et se fera sous forme de remise auprès des partenaires de l'enseigne. Ainsi, baptisé de son nom Vitality, ce programme sera à caractère facultatif et ne donnera accès que pour les contrats collectifs. Les entreprises auront donc le choix de proposer ou non le dispositif à ses salariés, qui seront libres de leur décision d'y adhérer ou pas. L'inquiétude des patients face au programme Bien que le programme Vitality propose des garanties intéressantes, certains patients sont encore réticents vis-à-vis des intentions de l'établissement. En effet, les 42 associations d'usagers de la santé regroupés au sein du Ciss évoquent leur inquiétude dans un communiqué. Ces dernières craignent que la motivation de Generali à promouvoir ce genre d'offre aille au-delà d'un simple souci de santé. Le Collectif se demande alors si le but est réellement d'accompagner les assurés dans leur changement de comportement en vue de garder une meilleure santé, ou uniquement de récompenser ceux qui veulent bien se plier aux règles de conduite de prévention standards. Les inégalités de santé se creusent Avec l'adoption d'un programme de mutuelle santé tel que Vitality, le Ciss pense une augmentation des écarts de santé. En effet, la crainte est fondée sur le fait que les personnes les plus nécessiteuses en accompagnement seront délaissées, et ne seront pas en mesure d'améliorer leur comportement. Cette hypothèse est appuyée par le directeur de l'espace éthique de la région Ile-de-France, Emmanuel Hirsch, qui soutient qu'il sera plus difficile pour une personne socialement vulnérable, que pour les autres, de détenir les capacités nécessaires pour s'assumer sur le plan sanitaire. D'autant que les personnes appartenant à cette classe sociale sont plus exposées à la dépendance au tabac et à l'alcool, et qu'elles n'ont généralement pas les moyens d'accéder à la nourriture bio. Insécurité des informations personnelles des assurés Le nouveau programme de mutuelle santé de Generali suscite un autre doute. Le Ciss évoque un éventuel risque d'exploitation illicite des données personnelles des assurés. Les patients se méfient de l'utilisation des informations recueillies par l'assureur, et craignent qu'elles soient revendues à d'autres entités partenaires du programme. La peur s'intensifie par rapport aux données collectées par l'employeur, qui pourra alors avoir accès à des informations personnelles des salariés.