Nantes fait partie des villes françaises où le prix de l’immobilier évolue de façon continue. La progression est d’autant plus dynamique ces dernières années que les tarifs ont atteint leur pic en 2019. Ce qui rend l’accès à la propriété fort difficile, voire impossible, pour la masse. À préciser qu’aucun quartier nantais ne fait exception à cette situation. La crise de l’habitat est une triste réalité pour une grande proportion de la population française. Les chiffres se tablaient même à quinze millions d’individus concernés en 2018. Et il faut dire que les grandes agglomérations sont presque toutes concernées par cette problématique qui s’explique par une demande de logement beaucoup trop importante par rapport à l’offre existante. Et qui se présente sous une hausse notable et constante des prix. Ceux de l’immobilier nantais, notamment, a connu une inflation pour le moins prodigieuse – de 36% sur dix ans – qui démotive les potentiels acquéreurs, surtout les moins aguerris, qui doivent en plus s’acquitter des cotisations d’assurance habitation propriétaire. Reste alors à s’éloigner de la ville centre pour dénicher des offres un tantinet plus abordables. Numéro cinq parmi les villes les plus chères 245 000 euros, tel est aujourd’hui le prix d’achat d’un appartement nantais rénové, implanté dans le quartier Hippodrome, s’il coûtait moins de la moitié (105 000 euros) des années auparavant. Quant aux maisons, le tarif médian est estimé à 375 000 euros. Une preuve irréfutable de l’inflation galopante des biens immobiliers dans cette agglomération. La chambre des notaires de Loire-Atlantique aurait même évoqué le 16 janvier dernier des tarifs record en 2019, avec des appartements anciens dont le mètre carré se vend à un prix médian de 3 110 euros. Soit 9% plus cher qu’il y a un an, voire 36% moins abordable qu’il y a une décennie. À Me François Bigeard de déplorer : Le marché est devenu complètement fou. C’était cher et c’est devenu très cher, tellement la demande est forte et les offres peu nombreuses. C’est même devenu un peu n’importe quoi… François Bigeard La Cité des ducs vaut bien son rang dans le classement des villes françaises les plus chères (hors Paris et ses zones environnantes). En effet, elle se retrouve en 5ème position, devancée de peu par Bordeaux, Lyon, Nice et Lille. Et force est de constater que tous les quartiers sont concernés par cette flambée de prix : Le centre-ville bien évidemment ; Saint-Félix qui est un des secteurs les plus appréciés ; Nantes-Sud (+16,9% sur un an pour les modèles anciens) Nantes-Nord (+14%) ; La Bottière (+12,8%). Les acquéreurs moins fortunés n’auront qu’à opter pour la périphérique L’explosion des prix sur le marché nantais est telle qu’elle fait fuir les acheteurs à revenus quelque peu limités, tels que les employés, les ouvriers ainsi que les primoaccédants. En effet, les cadres représentent au moins deux tiers des acquéreurs d’appartements anciens tandis que la proportion est plus élevée (77%) pour les maisons. À François Bigeard d’expliquer : L’accès à la propriété à Nantes devient aujourd’hui très compliqué pour les classes moyennes. Certains qui ont pu le faire il y a quelques années ne pourraient pas racheter leur propre bien aujourd’hui. Les ouvriers et employés ont quitté le marché nantais. François Bigeard Certes, les faibles taux de crédit immobilier allègent grandement la facture d’achat pour certains foyers. Néanmoins, la meilleure solution serait de ne pas se focaliser sur les habitats du centre-ville. Le fait est que le prix est bien plus intéressant dans les périphériques, à raison de quelque 600 euros par mètre carré de différence pour un appartement ancien, voire 1 000 euros de moins pour un logement neuf. À un notaire de Vertou, Me Marie Denis-Noujaim, de souligner : On peut encore trouver des logements dans la première couronne, même si les gens se tournent de plus en plus vers la deuxième couronne (Thouaré, Sucé-sur-Erdre, Couëron…) Les biens correspondent davantage avec la demande des familles, en termes de surface, de jardin, mais aussi d’infrastructures et de transports qui se développent de plus en plus. Marie Denis-Noujaim